Toulouse (1998)

TOULOUSE
J'ai rencontré des graffitistes « token free style ». Ca fait trop sous USA avec 10 ans de retard.

TOULOUSE
Serge Pey récite un merveilleux poème à mon vernissage. Je ne l'avais pas aimé quand il était venu à la Sorbonne. A Toulouse je l'ai trouvé fascinant et proche de Gainsbourg. C'est la preuve que beaucoup dépend de l'ambiance et de l'endroit où on récite. Il a aussi affiché un beau poème : « messe de minuit pour les plafonds de Toulouse » qui me fait penser au souffle de Nougaro.

TOULOUSE
Sicre se plaint dans Linha Imaginot qu'on ne lui donne pas la parole. J'aimerais lui faire remarquer que lorsqu'on va dans ses débats, il prend la parole et ne la lâche plus.

TOULOUSE
Dans toutes les galeries, un seul sujet de conversations, Moretti et le prix que ça a coûté. Moi je leur dis en réponse : auriez-vous préféré Buren ça vous aurait coûté encore plus cher. Il y a trois bandes différentes de « contre ». Des élitistes parisianistes qui ne comprennent pas que la décision puisse être régionale et pas nationale. Les artistes aigris locaux (c'est tout à fait normal). Et puis enfin ceux qui sont toujours contre tout automatiquement.
Lidentité de Toulouse c'est Nougaro et Moretti. Nougaro a l'accent, Moretti a la taille. Le seul problème avec la petite taille de Moretti c'est qu'il est parfois gêné quand il y a un photographe pour passer sa main sur lépaule de la célébrité locale. Moi j'appelle ça de l'art d'attitude, ça vaut 8/10.

TOULOUSE
Je ne veux pas revenir sur tous les arguments et contre-arguments de ce débat.
Je vais être bref.
J'arrive à Toulouse.
Je réalise cette exposition.
Je n'aime plus faire de l'art pour l'art,
des produits pour faire des produits,
lépicerie pour faire de lépicerie.
Il me faut donc un débat, un abcès à crever, quelque chose à dire.
Que se passe-t-il à Toulouse sur le plan art contemporain ?
Nous avons d'une part un maire qui a son goût personnel. Pourquoi pas ? C'est légitime.
Nous avons d'autre part des intellectuels qui pensent que ce qui est beau se décide à Paris et que tout ce qui vient de la province est archaïque et désuet.
Aujourd'hui il y a clivage entre avant garde et identité.
Il est important de crever l'abcès et de mettre à plat les arguments. Alors voici ma position
Le danger - et il n'est pas à écarter - serait de voir se former des défenseurs d'un art contemporain régional et d'un art contemporain parisien
et je ne suis pas loin de croire que le vainqueur d'un tel clivage serait en définitive la région.
Pourquoi ? parce que partout dans le monde les forces identitaires ont raison.
Le goût n'est pas l'histoire de l'art elle a toujours été faite «d'anti-goût». Dans cette expo j'ai voulu
donner des exemples des limites de l'art.

TOULOUSE BAUDIS
m'a écrit pour me remercier d'avoir apprécié la croix de Languedoc sur la place du Capitole. J'avais envie de lui dire que cétait la croix valable pour toute l'Occitanie de Cunéo à l'Atlantique.

Retour