JE ME SOUVIENS DE Jean-Marie Le Clézio

2007-01-18
Chère Marina
Voici en vrac quelques souvenirs de Jean Marie.
"Je me souviens de Jean Marie le Clézio"

J'habitais sur les Collines à plus de 9 km du centre. Jean Marie est monté chez moi un jour à pied Avant de monter il demandait « mais il n'y a personne chez toi ce soir ?». Si j'attendais quelqu'un il ne venait pas.
Moi ce qui me fascinait c'est qu'on puisse monter chez moi à pied
Je me souviens :
ce qui me gênait chez lui c'est qu'il était tellement beau que dans la rue on ne regardait que lui. Pourtant lui ce n'était pas un dragueur comme moi. Annie disait que sa beauté était intimidante
Je me souviens:
un jour je lui ai acheté des manuscrits de sympoèsie, sans y croire parce que je ne croyais pas à la sympoèsie. J'ai toujours ça en bas dans mes archives. Je me demande si ça vaut littérairement quelque chose ou pas.
Je me souviens:
A l'époque la poésie que j'aimais c'était la poésie de la beat génération et je trouvais que la sympoésie n'avait pas de sens
Je me souviens:
Jean Marie venait de temps en temps dans mon magasin. On discutais ferme à propos de ce qui était art et ce qui n'était pas art et nous n'étions pas souvent d'accord.
Je me souviens en littérature je lui parlais des cultures minoritaires il me parlait des jeunes auteurs américains.
Je me souviens à l'époque j'étais trés influencé par Francois Fontan un théoricien en géo-politique et j'ai voulu absolument qu'ils se rencontrent
Cela c'est passé sur la promenade des Anglais. Mon souvenir est que Le Clezio a battu en retrait devant le dogmatisme de François. Depuis je suis toujours les positions ethnologiques de Le Clezio me demandant si son intérêt pour les Amérindiens ne vient pas de Francois Fontan
Je me souviens:
Il a participé en 1969 au Festival non art en signant des romans policiers des autres.
Je me souviens:
Un jour que je signais les sculptures vivantes il était très réticent mais avait accepté. Il fait donc partie de mes sculptures vivantes de 1962
Je me souviens
qu'il a assisté à mes premiers concerts Fluxus et qu'il avait été sidéré quand j'étais descendu dans la salle au milieu des gens pour faire ma pièce « bagarre » dans laquelle je me battais vraiment avec les gens.
Je me souviens
qu'on m'avait demandé de participer au film Procès verbal tiré de son livre et que j'avais tourné une scène à Coco Beach sur les rochers.
Je me souviens:
qu'on avait fait en 1965 un numéro de l'Exprès avec l'Ecole de Nice et Le Clezio
Je me souviens:
A partir du moment où il a eu son prix Renaudo je ne sais pas si c'est par jalousie ou parce que je ne voulais pas avoir l'air de courir après quelqu'un de célèbre je n'ai plus voulu le voir.
Je me souviens:
Que j'étais très fier de sa préface pour mon livre de poèsie mais je ne voulais pas le dire je crois d'ailleurs que ce n'est pas moi mais Jassaud l'éditeur qui lui avait demandé cette préface.

ben 2007

BUREN -BEN INEDIT (1967)-1

2007-01-07
J'AI RETROUVE DANS MES ARCHIVES AUDIO CETTE CASETTE D('UNE INTERVIEU ENTRE MOI ET BUREN EN 1967 AU CROS DE CAGNES (DANS LE JARDIN DE MA BELLE MERE )
JE L'AI DONNE A ANNIE POUR LE TAPER A LA MACHINE
IL Y AVAIT DEUX CASETTES LA SECONDE OU PREMIERE JE NE LA TROUVE PAS MAIS SI JE LA TROUVE
JE VOUS LA METS SUR LE NET
VOICI DONC LA TRANCRIPTON MOT A MOT DE CELLE QUE J'AI

(JE TROUVE QUE BUREN N'AS PAS CHANGER)


Ben : Revenons à ce que tu disais : que nous sommes beaucoup à avoir les mêmes conclusions...

Buren : Non c'est le contraire que je disais, il y a une démarche. On aboutit aux mêmes conclusions mais il y a une démarche théorique si tu veux qui a tué un tas de choses et qui a basé dans le même chemin et j'ai l'impression que ceux en tous cas qui font quelque chose
Non pas uniquement instinctivement mais qui pensent théoriquement à ce qu'ils font à ce moment là ceux là travaillent sur une conclusion

Ben : le mot conclusion me plait pas
car je ne compte pas sur aucune conclusion
tu as lu mon texte

Buren : non tu n'es pas une conclusion....

Ben : ...parce que parfois je me dis : je suis comme Buren, je suis d'accord avec lui et parfois je me dis que je suis d'accord avec Flynt, je suis d'accord avec George Brecht
Je suis d'accord avec Erébo qui dit : moi je fais de la peinture mais je m'en fous ça me plait, et je suis d'accord
Je suis d'accord avec Flynt qui dit : moi l'art m'emmerde il faut le détruire parce que c'est le dernier élément réactionnaire des Bourgeois...

Buren : oui c'est vrai

Ben : je suis d'accord avec George Brecht qui dit : moi l'art je m'en fous si j'en fais c'est parce que je préfère ça à être chimiste pour le moment, je suis obligé de faire des petites boîtes, même pas il ne me dit pas ça j'ai l'impression qu'il dit ça et je suis d'accord avec Maciunas qui dit : l'art doit être un divertissement sa raison d'être est de divertir les gens donc il doit être sain et divertissant et finalement je tombe d'accord avec tous ces artistes ..

Buren : Je sais pourquoi parce que toutes enfin les cinq personnes que tu viens de citer ont eu une démarche identique

Ben : ..ils ont réflêchi sur le problème de l'art

Buren : ils ont réflêchi et je pense que quand on réfléchit on arrive toujours aux mêmes réflexions et ce qu'il y a c'est qu'ils en ont tiré chacun une espèce de prise de conscience personnelle qui est à chaque fois différente l'un pousse vers le divertissement, l'autre dit je m'en fous
l'autre pousse au contraire dans le retranchement

Ben :
c'est vrai mais au moins on est intelligents parce que quand tu vois des types qui sont là à dire non mois je fais des bleus, l'autre dit : je fais des rouges et qui semblent croire que toute l'importance est entre les bleus et les rouges ça me semble vieux...

Buren :
ce n'est pas vieux c'est mort

Ben :
c'est mort ils ne réflêchissent pas qu'il y a eu en ready made et que depuis les ready made on est arrivés à réfléchir au moins sur l'art. Il faudrait au moins qu'ils fassent une réflexion on pourrait le comprendre si X ou Y
parce que c'est naturel qu'ils avaient décidé de tout noyer et qu'ils le refaisaient parce que c'était comme bouffer du pain je comprendrais mais ils mettent tellement d'importance la dessus

Buren
Et encore moi je crois que c'est souvent ce qui se passe
Et que ça ne justifie pas le résultat c'est-à-dire que c'est pas non plus parce qu'ils penseraient qu'ils le font à cause de certaines raisons qu'on pourrait suivre intellectuellement mais il y a un résultat qui existe et ce résultat là est peu évident
Si tu disais de Pinoncelli qu'il passerait par ... par exemple
Ben ferait du Pinoncelli...

Ben
ce serait différent ... non ?

Buren
je ne serai pas plus d'accord

Ben
tu ne serais pas plus d'accord ?

Buren :
je verrais une chose qui est ... et je me fous que ce soit Ben ou Pinoncelli.

Ben
Là on raisonne différemment

Buren :
oui je suis certain

Ben :
moi j'ai l'impression que si demain j'aime les couleurs de Pinoncelli et que je commence à faire du Pinoncelli en disant je veux l'extraire du point de vue de l'art je ne veux plus ...Il y en a qui font cela c'est l'attitude d'Erebo qui dit : moi les collages ça me plait. Donc disons que les collages ça soit du Pinoncelli, que faire du Pinoncelli ça me plait parce que j'aime le jaune et le rouge et que ça passe mon temps j'en fais 4 heures le matin
Mais je ne veux pas l'intégrer dans une histoire où je n'ai
Pas une importance mais disons une - oui la même importance que Pinoncelli. Il met une autre importance une importance égale à bouffer du pain, égale à dormir tandis que l'autre il met une autre importance quand tu parles avec eux : il ne l'a pas fait je l'ai fait

Buren
Oui ils sont géniaux

Ben
Oui quand tu penses qu'il y a eu le ready made et qu'on voit ...

Buren :
Qu'on voit ce qu'ils font

Ben
Donc si tu peins comme un amusement...

Buren
Je suis tout à fait d'accord avec toi mais si tu veux là où est la différence, et elle ne serait peut être pas quand je me serai expliqué c'est que voilà individuellement la chose est possible et individuellement je comprends très bien que Ben faisant des collages Pinoncelli (je dis n'importe quoi là comme nom) ça devient plus intéressant que Pinoncelli parce que Pinoncelli en fait une façon de vivre en fait sa peinture en fait l'art en fait tout ce qu'on veut avec tout un bordel.
Ce que je pense c'est que la chose devient très criticable
A partir du moment où elle est donnée à voir aux autres
Parce que moi je ne vois pas de différence entre la postière qui fait son petit bouquet de fleurs le dimanche quand elle a le temps et Duchamp et Picasso. Il n'y a pas de différence.

Ben
Bonne attitude ça

Buren :
Ce qu'il y a c'est que la postière qui ne me montre pas son petit bouquet de fleurs dont je me fous mais qu'elle fait elle pour avec son degré d'intelligence connaître son bouquet de fleurs même si elle le fait inconsciemment elle a raison. Piasso qui essaie de connaître un visage en le torturant, il a raison. Duchamp qui essaie de connaître porquoi la peinture le débecte, il a raison. Là où ils deviennent des salauds c'est qu'ils donnent ça comme un élément culturel alors qu'ils ne font ni plus ni moins que la même chose de la postière et la postière, si demain elle le montre à l'exposition des postiers de Vallauris ou de Trifouillis les Oies elle devient aussi dégueulasse alors en plus elle est minable ou tout ce qu'on veut mais ça ne sont des degrés de société qui ne m'intéressent absolument pas.

Buren
La peinture de tout00000000 0temps a été un scandale. Et quand je dis pei nture je comprends Duchamp. Le scandale c'est la peinture et quand je dis peinture c'est tout, tout ce qui est donné à être regardé que ce soit Duchamp, qui se voulait anti-peintre et qui est ni plus ni moins un peintre ou Picasso et Pollock qui ne sont que des peintres l'un, comme Pollock que je considère à peu près du 20 ème siècle et Picasso qui est du 18ème début 19ème.

Ben
Alors là les gens vont te demander : que nous proposez-vous donc Mr Buren ?

Buren : justement c'est là le problème le plus intéressant
La solution est de présenter la seule chose qui soit honnête à être regardée par les autres.

Ben
J'aime bien honnête à être regardée... et qu'est ce qui va être « honnête à être regardée par les autres... »

Buren
Ca ne sera en tout cas par quelque chose qui va montrer qui je suis en tant qu'individu et j'imagine même en allant plus loin intellectuellement mais ça c'est pas encore fait et ça ne sera peut être jamais fait que je puisse peindre mes petits pots de fleurs si j'ai envie de peindre si j'ai envie de mettre deux couleurs l'une à côté de l'autre

Ben
oui...

Buren
Mais ça ce devrait être une chose qui est ...

Ben
La même chose que faire un steak à midi

Buren
Exactement si j'ai envie de faire un steak ou parce qu j'ai envie de ...

Ben
Mais pas parce que tu considères que ton steak est une oeuvre d'art ... mais alors j'ai dit : qu'est ce que tu proposes Buren et tu m'as dit : je propose de chercher quelque chose qui soit honnête à montrer aux gens

Buren :
Une chose qui ne va pas mâcher le travail pour les autres
C'est-à-dire que le peintre a toujours été considéré et est toujours considéré comme le monsieur qui va faire profiter de ses expériences aux autres individus, va communiquer avec les gens et la communication c'est quelque chose d'épouvantable

Ben
Moi je dirais que dans la communication ce qui est épouvantable c'est d'imposer, c'est le forcing. La communication c'est une façon de dire : c'est ça et le reste n'est pas bon ou c'est moi qui suis intelligent et les autres sont des cons c'est ça aussi qui gène dans la communication

Buren
Ni plus ni moins ils se placent comme réactionnaires (je dis réactionnaire mais pas sur le plan politique) réactionnaires vis à vis des choses c'est-à-dire qu'ils sont ni plus ni moins des peintres comme il en a toujours existé
Sans intérêt

Ben
Ils se ressemblent tous

Buren
Ils se ressemblent tous dans la mesure où la peinture est tout simplement une question de technique le plus fort en technique est le plus grand peintre et à l'heure actuelle on voit toujours la même chose ce qui est absolument aberrant. Parce qu'en imaginant qu'on ne peut pas imaginer autre chose qu'Ucello quand Ucello existait, ou Cézanne au moment de Cézanne je crois qu'à l'heure actuelle on peut imaginer d'autres choses d'autres réactions et ces autres réactions ne peuvent plus être les motifs qui ont fait que Cézanne peignait qui ont fait qu'Ucello peignait et qui ont même fait que Pollock peignait.Ces motifs là ne peuvent plus exister, n'existant plus les Arman, les Raysse, les Rauchenberg, et je pourrais en citer des centaines, ou des dizaines internationalement connus, n'existent plus. Ce sont des romantiques, ce sont des peinturlureurs

Ben
Et crois-tu qu'il serait possible de re-découvrir quelqu'un de l'époque de Cézanne quelqu'un d'autre qui aurait pu exister et qui n'a jamais pu exister tout simplement parce que c'était pris dans l'optique de l'art normal de l'époque
et que maintenant en connaissant notre art on pourrait découvrir autre chose

Buren
C'est très difficile à imaginer parce que je crois que
l'art s'est toujours mordu la queue parce qu'il y avait toujours le problème technique qui venait en premier lieu le plus doué, le plus techniquement doué était toujours le plus fort.

Ben
Je ne suis pas d'accord avec toi mais continue...

Buren
Il y a toujours eu la technique avant tout. Qu'est ce qui fait que Picasso soit plus fort que les autres c'est sa technique

Ben
Il a une technique meilleure dans son style

Buren
Dans son style bien sûr

Ben
Mais quand même il a découvert un style

Buren
Oui mais il n'y a pas une technique il y a une technique par génération et par peintre même par individu mais entre dix techniques différentes on s'aperçoit qu'il y en a une qui est plus proche de ce que les gens attendent qu'une autre il y a la sensibilité aussi qui joue un grand rôle, il y a le plus sensible il y a le plus ... et ça c'est ce qui fait la différence entre un tel peintre et un tel peintre, différence qui est tout à fait subjective parce qu'il n'y a pas de différence entre Yves Brayer, Chapelin Midi et Picasso et Duchamp

Ben
Mais toi pour l'instant qu'est ce que tu proposes ? tu as dit quelque chose d'honnête à voir

Buren
Pour l'instant je propose ce que je fais évidemment sans prétention parce que c'est ce qui se fait c'est tout

Ben
Et quelle est l'attitude ?

Buren
L'attitude c'est de non pas ce que j'appelle se défiler par des moyens littéraires et de dire : il n'y a rien à voir car il y a tout à voir

Ben
C'est un moyen littéraire d'après toi ?

Buren :
Je pense que c'est un moyen un peu littéraire et je pense que c'est un peu toi qui stigmatise le plus en pointe je crois

Ben
Oui d'accord je suis littéraire là dessus Moi je pourrais me résumer dans un livre, mes déclarations pourraient être écrites

Buren
Je ne dis pas du tout intellectuel je dis littéraire

Ben
Alors qu'est ce que tu proposes toi en échange des tableaux ?

Buren
Disons des tableaux mais ça pourrait être n'importe quoi

Ben
Qui représentent une attitude ?

Buren
Non qui ne représentent rien justement..

Ben
Et rien n'est pas une attitude ?

Buren
... qui représente non pas le rien mais qui ne représentent
que ce qu'ils sont

Ben
Et qu'est ce qu'ils sont ? Ils pourraient être n'importe quoi ou ...

Buren
Non je crois qu'ils pourraient être n'importe quoi

Ben
C'est ce que j'avais dit de Viallat à un moment tu as lu le petit texte en hommage à Viallat que j'ai mis

Buren
C'est « viallat aurait pu le faire «

Ben
Non : pourquoi j'aime Viallat dans j'aime et j'attaque Viallat. Ca lui a fait plaisir

Buren
Pour moi Viallat c'est beaucoup trop de la peinture qui est regardable (... et tu m'enregistres en plus)

Ben
Tu as raison de dire que c'est regardable mais je crois que lui même se fait ce même reproche

Buren
C'est possible

Ben
Mais quand même il a les deux attitudes en lui, il a l'attitude de vouloir faire quelque chose avec l'attitude cela ou n'importe quoi, ne pas mettre de l'importance sur le regardable et en même temps il y a chez lui un peu la putain qui veut que le tableau plaisir il l'astique il le nettoie il le présente de façon à ce qu'il plaise. En même temps il désire que la forme soit une forme anonyme qu'il fait mécaniquement et en même temps... les deux attitudes sont chez lui. Je suppose que ça existe chez beaucoup

Buren
C'est le gros piège ça

Ben
Il évitera peut être le piège il est dans le piège maintenant
mais il pourra peut être un jour cesser d'y être mais c'est difficile pour un professeur d'art décoratif devant enseigner de faire une peinture qui ne soit pas regardable. Je trouve que c'est un paradoxe extraordinaire quand même

Buren
A mon sens il ne détache pas du tout assez le côté individu

Ben
Il m'a dit une chose : je ne pourrais jamais être comme Buren, Mosset, Toroni, Parmentier et cie parce que moi j'ai besoin de travailler de faire un deux trois quatre tableaux dans la journée parfois il aime travailler et il aime certains de ses tableaux par rapport aux autres.

Buren
Mais moi je l'ai soufflé quand je lui ai dit : je fais autant sinon plus de toiles que toi. Il me dit et c'est toujours les mêmes ? et je lui ai dit : oui bien sûr. Il était complètement sidéré. Et je lui ai dit : ce n'est pas du tout parce que j'ai envie de peindre. J'ai eu envie de peindre il y a cinq ou six ans j'ai eu envie de faire des choses mais enfin ce genre d'envie a été complètement tuée et elle n'existe plus. Et effectivement lui m'a dit : mais moi je ne pourrais pas supporter d'avoir deux toiles pareilles

Ben
C'est vrai que Viallat adore ses toiles il dit celle là elle est belle celle la elle est moins belle il aime son travail..
Quand il parle c'est en négation complète de ton attitude
En plus ses toiles sont souvent très semblables

Buren
Absolument. On ne voit pas beaucoup de différence mais il y a quand même une différence qui est essentielle c'est qu'il est sensible qu'on voit qu'il y ait la possibilité qu'une toile soit plus réussie qu'une autre. Et ça c'est la catastrophe. Parce que c'est encore repenser à des critères de peinture comme quoi à un moment il y a une chose plus intéressante qu'une autre et ça c'est inintéressant au possible. C'est pas une belle chose à regarder une peinture, c'est encore une folie ça

(une phrase intéressante opposant le travail de Viallat et celui de Farhi)

RAYMOND HAINS

2006-06-22

Raymond Hains
Personnage mystère pour moi
Il m'était plus facile de comprendre l'imbroglio de la politique étrangère de la France au Liban, en Irak et au Rwanda que de comprendre Raymond Hains. Par contre le personnage, comme on dit aujourd'hui me scotchait
J'ai une fois essayé de l'interviewer d'une façon classique.
A ma première question sur vingt que j'avais préparées (es-tu ou pas Breton ?) sa réponse prit trois heures et je ne sais toujours pas s'il se considérait Breton ou pas.

ANECDOTE 1(D'ANNIE)

Un jour nous attendions Raymond à déjeuner.
Il arrive avec 2 heures de retard et un sourire ravi remettant à Ben comme un trésor, une bouteille de coca cola étirée.
Raymond Hains ne mangeait rien, ou à peine et parlait parlait Il nous a parlé du « Tournant des six Ifs »
Ben ne comprenait pas
Il aurait fallu lui faire un dessin
Raymon finalement se tut et alors enfin Ben put prendre la parole mais Raymond qui avait voulu s'étendre dans la bibliothèque après déjeuner, un verre de cognac sur son ventre avec un sourire heureux, s'endormit aussitôt
Et ben ne pu plus rien dire

Anecdote 2 (d'Annie)

Je me souviens de Raymond lors de son exposition au Mamac, venant vers la Galerie Soardi, à 100 mètres du Musée, avançant, entourée d'un aréopage de jeunes aficionados, et ça semblé un ballet, Raymond avançait, souriant, les jeunes suivaient, buvant ses paroles, Raymond s'arrêtait, les jeunes s'arrêtaient Raymond parlant avec son sourire de chat, puis il avançait un peu, alors le groupe suivait.
Il m'a fait penser au joueur de flute des comtes de Grimm qui avait le pouvoir d'entraîner les enfants vers la mer.

Anecdote 3 (d'annie )

Un jour Raymond, qui n'était pas en très bonne santé, nous dit qu'il voulait aller au vernissage de Notre Dame des Fleurs. Nous y allions avec Ben et nous passâmes le prendre à son hôtel
arrivés dans la seconde salle et il m'a demandé de lui trouver un siège. Ce que j'ai fait. Comme il y avait un buffet somptueux avec des petits pâtés chinois ou japonais délicieux je lui proposais de lui faire une assiette. Bourru il me répondit qu'il était d'accord. A la première bouchée il me dit : c'est pas bon. Au bout d'un moment,: il me dit je ne me sens pas bien, je veux rentrer. J'essayais de lui dire que Marianne et Pierre nous avaient invités au repas. Rien à faire. Je proposais donc à Ben de déjeuner, et je dis à Marianne : Raymond ne va pas bien je le reconduits à l'hôtel et je reviens chercher Ben
Je crois qu'elle fut soulagée car elle avait eu sa dose d'incidents de santé l'année précédente.
A peine avions franchi la propriété, Raymond se redressa, ses joues se colorèrent, et jusqu'à Nice il me fit des commentaires sur les affiches publicitaires que nous rencontrâmes sur la route disant qu'il se sentait très bien et c'est en pleine forme que je de déposais à son hôtel.


BEN SUR COMBAS (1999)

2006-02-18
Aujourd'hui ou les designers les remakers et pseudo conceptuels occupent le devant de la scene COMBAS est pour moi le seul grand peintre français a tripes
Dernièrement, le Centre Pompidou a exposé une série de Combas face à une série de Picasso et pas des moindres.
Les Combas ont tenu le coup et plus que ça même. Force était de constater que Combas avait autant de souffle que Picasso.
Dans le courant de la Figuration Libre d'aujourd'hui,
la différence entre Combas et les autres peintres est que Combas fait du Combas malgré lui. Les autres suivent, calculent, imitent, réflêchissent, changent en cours de route.
Et puis il y a le Combas poète qui regarde sa toile et raconte
que c'est Maryse qui est jalouse de Pierrot...
Et puis il y a Combas le parano, avec ses histoires d'argent,
se faisant du soucis pour un illustre inconnu qui restera un illustre inconnu, mais qui le copie.
C'est vrai qu'il y en a 1000 aujourd'hui qui font du sous-Combas mais il n'y en a pas un qui lui arrive à la cheville parce qu'il n'y en a pas un qui boue à sa température
Et puis il y a le rapport de Combas ave ses voleurs, avec ses amis, avec ses marchands. A tous il regle sescomptesen peignant en peignant. A tous il dit tout.
Ben 99


ROBERT COMBAS
est restÉ lui meme. sa peinture n'est pas celle D'AUCUN AUTRE elle raconte pas la vie d'un autre mais sa propre vie.
il y a de nombreux artistes qui le copient ou pour etre gentille lui ressemblent
mais.ils veulent etre un autre que ce qu'ils sont
robert meme s'il voulait etre un autre finit toujours pas etre lui meme
BEN (1990)



PARLONS DE PINONCELLI

2006-01-25
Vous me demandez mon avis sur Pinoncelli
Il est composé aujourd'hui de hauts et de bas
Il m'a souvent et fortement agacé au point où
je me suis même demandé si ce n'était pas de la jalousie
En fait je doute encore

C'est vrai que j'ai écrit
« Son seul but fut et reste qu'on parle de lui »
Je le pense encore mais cela je ne le reprocherais plus à aucun artiste car je crois que c'est le lot de tous y compris de ceux qui l'affichent le moins par exemple Buren ou Garouste
On est tous ego

C'est vrai aussi
que j'ai dit « Son esprit révolutionnaire est bidon »
Je le pense encore dans la mesure où quelque fut la cause défendue par lui, ce n'est pas de la cause mais de Pinoncelli qu'on a parlé et qu'il a voulu qu'on parle
Mais au fond ce n'est pas un reproche, c'est du réalisme artistique

C'est vrai aussi
que je l'ai traité de « fabulateur » quand il nous a annoncé qu'il ferait Nice Pékin en vélo et s'est arrêté je crois à Vintimille se contentant d'envoyer des cartes postales (mais qui sait peut-être a-t'il vraiment fait Nice Pékin à velo ?)

C'est vrai aussi
que jai dit que son art était de » l'esthétisme décoratif » et cela je le crois toujours car quand je regarde ses tableaux, leurs couleurs et leurs formes je me dis : il n'y a là rien de nouveau c'est du pop populaire avec 20 ans de retard
Par contre en ce qui concerne sa littérature
son texte sur le pain ou quand il raconte sa vie ça mérite un 7 sur 10 (je vous conseille de le lire c'est d'un lyrisme très personnel)

En sa faveur aussi, je dirai que si l'art est comme le dit Arthur Cravan « provocation » ou comme moi je le dis «de l' ego » et comme il est impossible de reprocher à un artiste d'avoir un ego, même s'il est exacerbé : Pinoncelli est un vrai artiste
un artiste dont 90 pour cent de son oeuvre consiste à chercher infatigablement une l'idée, une action, un geste spectaculaire qui ferait parler de lui et l'inscrirait dans l'histoire de l'art
Ensuite quand il trouve l'idée et qu'il l'exécute sans trop de fioriture, personne ne peut lui nier un courage que bien peu d'artistes ont
C'est à ce titre que j'ai exposé des photos de son geste envers Malraux à la Fondation Maeght, lors de l'exposition de l'ouverture de Beaubourg

Par contre il m'agace toujours, aujourd'hui comme hier, quand une fois l'action, le geste réalisé, pour en tirer gloire, il joue les martyrs si on ne le soutient pas et voudrait le plaigne

BEN JANV 2006

RAYMOND HAINS

2005-11-09
Deux coups de fil coup sur coup
m'annoncent ce soir
Que Raymond Hains est mort
Le troisième ajoute « tiens bon Ben »
Que dire ?
Que penser ?
Penser à Raymond ?
Oui penser à Raymond
Je l'ai vu, il y a peine 10 jours
à la Fiac
écrire sur lui -oui
avec Raymond, le temps s'arrêtait et la fascination était là

AVEC RAYMOND, on pénétrait dans une machine à voyager dans le temps
Son temps n'était pas celui d'Einstein ou de Greenwich
on rentrait dans un restaurant à 9 heures et on
ressortait dans un autre temps celui de Hains

AVEC RAYMOND, tout devenait, lieux, temps et mots
Un mot en appelait dix autres qui en alimentaient trente autres
On commandait une bière Stella, on se retrouvait dans la chambre de Mme Stella - je l'avoue, je me suis perdu plus d'une fois sur la route de ses mots
AVEC RAYMOND se promener dans la rue c'était une légende qui se mettait en marche
Quand les aficionados de Raymond se rencontrent l'un dit à l'autre :
J'étais avec Raymond pendant 5 heures
L'autre répond : avec moi cela a duré toute la nuit

AVEC RAYMOND, On ne savait jamais - un jour Raymond disparaît - on le cherche partout - il s'était échappé pour aller à Barcelone
ou encore parti pour visiter la Biennale de Venise et il est resté trois ans

AVEC RAYMOND l'art contemporain n'a jamais su sur quelle jambe se tenir Raymond était dix fois plus destroy et libre que tous ces jeunes qui se donnent des airs et jouent à être destroy

OUI RAYMOND tu vas rester parmi nous comme un mystère, une énigme, une différence, un monument et, comme le Petit Poucet a parsemé sur son chemin un tas de petits mots, plaques, photos et nombreux seront ceux qui vont décortiquer tes piles de livres, le désordre de tes chambres, tes notes et comme pour un Nostradamus qui nous cacherait un trésor
l'art mettra longtemps à prendre la juste mesure de ton importance car tu as toujours brouillé les pistes

VOILA RAYMOND JE PENSE A TOI ET MERCI POUR LE TEMPS QUE J'AI PASSÉ AVEC TOI
Ben 2005


JE ME SOUVIENS D'ARMAN

2005-10-25
ARMAN EST MORT VIVE ARMAN
Je perds la mémoire
Et pourtant
JE ME SOUVIENS
D'un Arman, qui dés qu'on parlait trop d'art prenait un plaisir certain à réduire l'art à un phénomène anthropologique presque mineur sur une échelle temps de l'espèce humaine
Et ensuite de la même main réduire l'espèce humaine à peu de choses sur l'échelle temps de l'univers et des galaxies
JE ME SOUVIENS
D'Arman au soleil Sur une terrasse de bistro rue Félix Faure regardant les femmes passer me disant un jour que j'avais perdu une amourette que rien dans l'univers se perdait ni énergie ni amour- ni clefs
JE ME SOUVIENS D'UN
Arman assis sur le bord de la fenêtre de l'arrière-boutique de son père avec Klein et moi une balle de ping-pong à la main lui expliquant que je venais de signer dieu
JE ME SOUVIENS D'UN ARMAN
Conteur d'anecdotes, d'histoires
Il y avait souvent cercle autour de lui
Pour écouter indéfiniment ses histoires
Et lui la malice au coin de l'oeil savait qu'il captait et en jouissait
JE ME SOUVIENS
D'Arman passant de temps à autre devant le magasin pour me raconter ce qui se passait à New York c'est lui qui m'a dit un jour
Andy Warhol est différent car il s'en fout ou fait très bien semblant de s'en foutre
JE ME SOUVIENS
D'un Arman, qui savait dispenser son savoir
Et question savoir
Il savait- savait qu'il savait - et aimait faire savoir qu'il savait
JE ME SOUVIENS
D' Arman, qui revenait de News York avec des informations
A redistribuer et qui contrairement a Martial et Yves aimait redistribuer ce qu'il savait (nous réveillant de notre torpeur niçoise )me disant « tu n'es pas au courant des happenings », il faut que je t'explique en fait Arman aimait expliquer et il m'a expliqué - l'art - Duchamp - le ready-made - l'anthropologie
JE ME SOUVIENS D'UN
Arman lucide
Lucide sur la place de l'art
Lucide sur sa carrière
Lucide sur la mort
Lucide les femmes
JE ME SOUVIENS D'UN ARMAN
Recevant chez lui, en kimono,
Entre une partie de Go et une histoire à raconter
JE ME SOUVIENS D'UN ARMAN
En famille et de sa petite fille qui apprivoisait les guêpes
Sur ses mains
SURTOUT JE ME SOUVIENS D'UN ARMAN
Qui avait une jouissance à vivre, à aimer les femmes
À aimer les objets qu'il trouvait à aimer faire bouger la vie autour de lui
Tiens petit a petit la mémoire me revient
Je dirai même cela se bouscule à l'entrée
Le croustillant
Vous lirez peut etre donc le reste sur mon site
a ben vautier .com
pour le momment
MERCI A ARMAN POUR M'AVOIR MIS LE PIED A L'ETRIER


GEORGE BRECHT

2005-10-09
This is a small newsletter
concerning George Brecht
and his coming show at Ludwig Museum in Köln
Opening on the 16 th of September at 14 to 19,00
George Brecht is the artist maybe the artist
in the world who marked me the most.
I was at the time in 1962
interested in what could be defined as
" the limits of art "
I had met Yves Klein (the monochrome)
Manzoni (shit in art)
and knew about Duchamp's Ready Made
So when Maciunas in 1962 in London
said to me :
There is someone in New York called George Brecht
whose work also contains and concerns a limit in art
I said : what does he do?
Maciunas answered :
He blinks or just shakes your hand or closes a door.
I remember being so taken aback at the idea
that I decided to go to New York and see George Brecht
There in 1964 I saw him on Canal Street
Brecht arrived
sat at the piano
the lights went out.
in the dark Brecht left the piano
the light came back
the piano was all alone
music can't get simpler
And as it was my habit to compare and classify what I saw
I put Brecht with Duchamp and John Cage
Top three
Very far in front of all the others Pop : new realist , Arte Povera artists etc
Why?
Because most of the others
Are just new decoration
Why do I consider George Brecht so important?
Because this simple white chair against this wall close to the door,
in my kitchen when I think : that it is George Brecht
that reduces all other works to the walls, to the level
of esthetical decorations
Why do I consider George Brecht so important?
Because In 1961 at Martha Jackson in New York there was a show with all the Pop of the time and Brecht, a table, two chairs and deck of cards his piece went partially unnoticed but 40 years after contains rupture and not variation
Why do I consider George Brecht so important?
Because When 30 year's later Beaubourg Museum wanted to acquire Brecht his instructions were
of going with the BHV (retail shop) or elsewhere, buy a coat rack a red waxed coat to pose them some where in the museum
Why do I consider George Brecht so important?
Because Robin Page said of Brecht : He is the only man who can walk on snow without leaving a trace

Why do I consider George Brecht so important?

Because
"Water Yam", the main work of Brecht, contains "events" and the Brecht event is a kind of frontier line between art and life
simplicity, details, etc in art

Why do I consider George Brecht so important?

Because his attitude towards art does not contain the classical
art ego duo
or I would say is put as much as possible aside

but i still have lots to say about the importance of "event" in art so I think I will write a longer article on Brecht you can read on my site
http://www.ben-vautier.com/
just clic on the fluxus tongue



ROBERT MALAVAL

2005-10-09
VOICI DONC QUELQUES SOUVENIR DE MALAVAL
En 1956-57J'étais assez copain avec Malaval en même temps je rencontrais Arman. Je me souviens à l'époque Malaval avait l'habitude de me dire :
Arman et Klein sont des fumistes ils ne savent pas dessiner.
Malaval s'appliquait à dessiner « convenablement ».
Puis un jour que je lui rendais visite, il habitait à Vence, je vois ses premiers Aliments blancs, de la pâte à papier qui débordait du cadre d'un tableau
Je lui ai dit :
Tu triches ce n'est plus de la peinture, c'est de l'objet
Tu rejoins les fumistes
Il me répond alors : ce sont mes dessins. Dans la nuit, l'aliment est parti du dessin et est descendu sur le marbre de la cheminée.
MALAVAL
EN 1958 On avait loué à deux une cave rue Spinetta à Nice
On l'avait appelé GRAC
Notre but était de faire danser et de draguer les filles
je me souviens que nous nous étions divisé le travail de décoration : moi j'avais décoré le bar avec des panneaux : Coca cola 1 F, eau potable chaude, bière etc et Malaval avait décoré les fenêtres de façon assez morbide il avait peint des barreaux pour que la cave ressemble à une prison
Nous faisions danser avec des disques et je crois qu'à l'époque c'était une des première boîte à disques de Nice
Il était beau et avait de beaux yeux. Il plaisait plus aux femmes que moi et je crois que c'est pour ça que j'ai arrêté, il avait plus de succès que moi
Une fois il y avait une fille très belle qui nous faisait marcher tous les deux et comme je me suis mis à pleurnicher devant elle, elle m'a laissé l'embraser et même un peu plus devant Malaval qui était furieux mais la fille avait l'air d'aimer cela.
C'est dommage, je n'ai plus de photos du Grac je crois les avoirs perdues
Par contre j'ai la carte de membre
MALAVAL
Après avoir quitté femme et enfants et être monté à Paris à chaque fois qu'il venait à la maison c'était avec une nouvelle femme superbe, des mannequins etc
J'avais l'impression que c'était plutôt pour m'en foutre plein la vue
Il n'avait pas l'air très heureux
mais en respiration artificielle ne pouvant s'arrêter je crois qu'il souffrait beaucoup d'art c'est-à-dire de gloire
Comme nous tous
MALAVAL
Un jour qu'il était venu à Nice (il habitait alors Paris) il avait beaucoup vendu de tableaux chez Ferrero sur le port et le lendemain, il s'était acheté une voiture Triumph.
C'était un flambeur, il dépensait tout de suite ce qu'il gagnait
MALAVAL
Il fréquentait Robert Bozzi à Paris et avec Robert Erébo qui s'était "évadé" de Fraysse, quittant François Fontan, ils avaient, je crois fait un film en filmant leur réaction sous l'influence de LSD ou autre drogue. Je ne sais plus. J'étais très contre.
MALAVAL
Un jour, bien plus tard 1980 etc je le rencontrais à Paris il avait l'air dans un triste état. Il vivait dans une cave et ses dents étaient tombées. Ça m'a rendu triste
Peu après j'appris son suicide, seul dans sa cave
MALAVAL
Ses rapports avec ses marchands étaient complexes. Il n'avait pas de chance avec eux quand il était à Vence
Chave le couvait
puis il a quitté Chave pour De la Salle
ce n'était guère mieux
Il n'a jamais su trouver un vrai marchand qui apprécie à fond son travail
La faute des marchands ou la sienne ?
MALAVAL
Je crois qu'il était jaloux de moi
et vice-versa
Ce qui rendait souvent notre conversation aigre-douce.
MALAVAL
J'ai toujours dans ma collection un aliment blanc que je pourrais prêter et quelques beaux dessins du parc de Saint Cloud que j'ai achetés à Bozzi
MALAVAL
Je me rappelle, je notais tout le monde à l'époque et je retrouve les notes que je lui avais données en 1974 :
Nouveau pour toute son oeuvre 3 sur 10
Flambeur 6 sur 10
Intelligence 3 sur 10
Angoisse 8 sur 10
Franchise 6 sur 10
Beau 6 sur 10
Charme 7 sur 10
Humour 4 sur 10
Tristesse de vie 7 sur 10
Dragueur 7 sur 10
Besoin d'être aimé 8 sur 10
Prétentieux 6 sur 10
Ambitieux 6 sur 10
Dépense trop 7 sur 10
Homme de famille 3 sur 10
Les aliments blancs dessins (QUALITE) 5 sur 10
Les aliments blancs dessins (NOUVEAU 4 sur 10
Les sculptures envahies d'aliment blanc 7 sur 10
Les paillettes 4 sur 10 (trop facile trop dans le vent)



MALAVAL SUITE
MALA VAL
Malaval, artiste maudit ?.
J'ai toujours eu l'impression qu'il souffrait d'art.
Pour compenser
lorsque mort mala arrivera au ciel il y aura
une grande bannière,: avec ecrit dessus
Vive Malaval Bienvenue Malaval et 200 pom pom girls
pour nous recevoir avec des sourires et des petits seins magnifiques.
(couper coller texte)



BARCELLO 2002

2004-09-20
BARCELLO dans son film, quand il malaxe la terre pour faire une poterie, j'ai l'impression qu'il veut recréer Un monde, après l'avoir rendu à la matière

ANECDOTES SUR LES AUTRES 1999

2004-09-20
ANECDOTE SUR FILLIOU
Je me souviens qu'un jour, à Saint Jeannet en 1972/73 en revenant de voir le travail de Claudio Costa, il nous avait
parlé pendant des heures de l'homme préhistorique, que nous pensions nous que l'homme n'avait pas cessé d'évoluer et qu'on ne parlait pas qu'on occultait ce qu'on avait perdu en échange : la faculté de se mouvoir, de sentir le gibier approcher, de l'entendre arriver et beaucoup de choses dont l'homme préhistorique avait besoin pour sa survie et que nous avions laissé se perdre.

ANECDOTE SUR FILLIOU
Je me souviens qu'un jour, frappé par ce que marianne disait au cours d'un repas qu'elle aimait manger l'ail des rôtis, les aspirer dans leur coque, et que c'était la maman de Robert qui lui avait dit cela. Annie avait dit qu'elle le ferait aussi et ainsi Robert avait parlé de la mémoire relaie des générations de femmes et des petits gestes de la vie qui se transmettaient en douceurs ou chagrins.

ANECDOTE SUR FILLIOU ET GEORGE BRECHT
Quand ils sont arrivés avec George Brecht à Villefranche j'ai voulu faire une exposition chez eux pour faire venir les artistes et les gens intéressés par l'art de Nice, et pour les faire connaître.
Je me souviens avoir fait un accrochage de mes meilleures pièces et avoir envoyé beaucoup d'invitations.
Le soir du vernissage il n'y avait personne quand nous sommes arrivés à la Galerie et un mot : nous sommes chez ... un bistrot trois rues plus loin.


GEORGE BRECHT 1972

2004-09-20
George Brecht

Les Américains ne le savent pas tous mais un de leurs créateurs majeurs, présent à l'expo Martha Jackson à New York en 1960 n'était pas Claes Oldenbourg , ni Lichtenstein mais George Brecht car là où, dans cette expo et dans les années 60, les Pop Artistes se sont contentés de créer un nouveau produit esthétique, George Brecht avec l'Event change la donne.

L'Event amène avec lui le geste simple de la vie, donc il ouvre une plus grande fenêtre.

George Brecht prend une chaise ordinaire et pose une paire de chaussures à côté comme le ferait n'importe qui. C'est à peine si l'oeuvre est signée, pour notifier qu'elle est de l'art.
Ce geste, qu'on peut rattacher à l'enseignement de John Cage contient un extrême et est une rupture et non pas une variation.

JACQUES LIZENE 1978

2004-09-20
Interview avec Jacques Lizène
Q : tu as un plan
R : oui j'ai un plan mais il est foireux
Q : Où est l'importance dans l'art ?
R : Tout est important même les suites des vissisitudes. Tout est trop important
Q : Comment fais-tu pour passer inaperçu ?
R : Mais non je fais comme les autres pour ne pas passer inaperçu mais je passe toujours inaperçu
............
Je dis que je suis la médiocrité et parceque je suis le miroir des autres, ils ne me supportent pas
Q : pourquoi ?
R : moi j'avance la médiocrité, je dis que je suis médiocre donc ils ne le supportent pas car à ce moment là ils se voient (rire)
Q : Vers quoi va l'art ?
R : là il faut s'adresser à Ben c'est le spécialiste de ce genre de questions. Ben est le spécialiste des questions sans réponse.
Q : et l'argent et l'art ?
R : Ca me fait énormément rire que Van Gogh se vende aussi cher, quand
j'immagine la tête du type, il deviendrait fou je crois (rire)
Q : Comment fais tu la relation vie et art ?
R : C'est complètement lié mais pas tout le temps parceque la médiocrité je ne l'aime pas dans tout : je n'aime pas la nourriture médiocre, je n'aime pas les tapis pleins ...
Q: Qu'est-ce-que l'art d'attitude pour toi ?
R : L'art d'attitude est un prolongement du produit et non pas le produit d'une attitude comme chez les autres. Comprenne qui pourra (rires)


Plusieurs réflexions sur le Gutaï

2004-09-09
LE GUTAÏ ET LE POUVOIR ÉCONOMIQUE

Si les inouits avaient eu un pouvoir économique puissant les artistes contemporains auraient leur place dans les musées d'art contemporains de New York, de Paris, de Londres, de Tokyo.

La contemporaenité est en relation directe avec le pouvoir économique.

Tous les peuples sans exception sont contemporains du moment qu'ils sont vivants en 1993 une partie de leur art est contemporaine.
Par contre le fait d'être ou non accepté dans le club de l'avant garde dépend de leur pouvoir économique.

GUTAÏ ET INDIVIDUALITÉ

Le Groupe Gutaî, comme tous les groupes composés de beaucoup d'individus, a ses créateurs, ses génies, ses médiocres, ses copieurs.
Dans le groupe Gutaï, à mon avis, en regardant les catalogues, et en lisant les textes les deux ou trois artistes les plus importants furent Kosuo Shiraga, Tanaka, ...
Kosuo Shiraga parce que peut être en voulant imiter Pollock il a inventé l'art de peindre avec les pieds. Cependant celà n'a pas donné une astuce mais une bonne peinture gestuelle.

Les détracteurs - et il y en a toujours - diront : oui mais le monochrome japonais est déjà tellement dans la tradition japonaise qu'on ne peut pas dire qu'ils inventent quand ils le font. Ils ne font que le reprendre.
C'est la même chose pour la calligraphie japonaise contemporaine, elle n'a pas l'inovation d'un Ben ni d'un Winer, parce que les peintures calligraphiques japonaises existent depuis des siècles.

GUTAÏ ET PLACEMENT

Le raisonnement qui me fait penser qu'un jour les tableaux de Shiraga coûteront aussi cher que ceux de Pollock, s'articule à partir de la pensée suivante : quand les américains ont voulu signifier au monde qu'ils avaient leur personalité et qu'ils n'étaient pas que des copieurs de la tradition moderniste européenne, ils ont avancé comme pion l'abstract expressionisme américain avec Pollock. Si ce même shéma est valable pour le Japon, quand celui-ci décidera d'avancer son pion avant gardiste, ce ne sera pas les Japonais immigrés aux USA style Arakawa, mais plus vraisemblablement Shiraga et quelques autres du Gutaï qui serviront de fer de lance.

LES RELATIONS ENTRE LE JAPON ET SON AVANT-GARDE

L'attitude du Japon avec son avant garde a toujours été liée à sa politique envers le monde extérieur. Je n'aimerais pas généraliser en disant que les Japonais sont comme ceci et pas comme celà mais lorsqu'on dit que les Japonais furent de grands copieurs c'est un peu vrai par rapport par exemple aux européens qui furent eux de grands envahisseurs imposeurs de leur personnalité.
Il y a vingt ans, on pouvait deviner le Japon en train de penser : je dois prendre aux autres tout ce qui est nécessaire à ma survie dans un monde de rapports de forces technologiques et d'inventions techniques, par contre je ne prendrai rien de leur culture car ce serait perdre mon âme.
Et nous avons observé un Japon adoptant toutes les technologies européennes mais ne cèdant pas d'un pouce sur le plan de la tradition, de la religion, de la culture.
Aujourd'hui, par contre, le Japon sent qu'il a le pouvoir et sa survie économique n'étant plus en danger il va sans doute jouer la carte culturelle japonaise à l'extérieur. Il s'est sans doute aperçu aussi qu'on ne peut séparer culture de technologie étant donné que la technologie véhicule aussi une forme.

KOSUO SHIRAGA

Les tableaux de Shiraga mis aux murs ont une qualité, une présence, qu'on sache ou qu'on ne sache pas qu'ils sont peints avec les pieds. Néanmoins, le fait de les peindre avec les pieds fait partie de leur personnalité, c'est-à-dire véhicule une liberté supplémentaire de l'artiste.