VOICI QUELQUES CREATIONS AUTOUR DU THEME "PAS UNE EXPO SANS UNE IDEE"

Vous aimez ce que je fais ?
Vous êtes une grande galerie ?
Un musée ?
Vous voulez une expo de Ben, pourquoi pas ?
Voici les conditions :
Transport, frais d'assurance, voyage à votre charge,
Achat obligatoire de 100 000 FF au prix de vente Ben
Par ailleurs sachez aussi que j'ai horreur de me repéter et que donc je chercherai de nouveaux thèmes qui me collent à la peau
Si je trouve un thème, je vous le propose
Et qui vivra verra.

DANS LE MONDE ANIMAL CELA S'APPELLE PISSER SUR UN TERRITOIRE.

Les anciennes écritures

1956-1967

(En vérité je fais plein de fautes d’orthographe. Pour Annie, c’est important mais pour moi ça ne l’est pas du moment qu’on me comprend)

Je fais des peintures écrites depuis 1958.
Quand j’ai peint des écritures c‘était le sens qui comptait et non pas le graphisme.
C' était pour dire la vérité.
C’était des vérités objectives, des vérités subjectives etc.
Ceci étant, la vérité n’est pas facile à trouver.
Aujourd’hui cette vérité que je ne cherchais que dans l’objectif et le subjectif, je la découvre un peu partout. Y compris, hélas, dans le message pompeux politique.

Mes gestes

1958-1972

(En vérité un jour ma mère m'a dit : arrête de mettre ton doigt dans le nez. Et comme j'avais envie de continuer je lui ai dit : mais tu ne comprends rien, c'est de l'art)..

Ne pas faire comme les autres : manger au milieu de la rue, cirer les godasses des autres, me taper la tête contre un mur etc. Il peut y avoir des gestes simples et il peut y avoir des gestes spectaculaires. Mes premiers gestes datent de 1960. Je les avais théorisés dans le cadre des appropriations : puisque tout était art je m'appropriais la giffle, le coup de pied au cul etc.

Les tampons

1958-1960

(En vérité, lorsque je tamponne, j’ai l’impression d’avoir du pouvoir)

Le tampon c'est la communication la plus directe, sans superflu littéraire. Dans les années 1962 j'aimais tamponner pour communiquer, pour prendre possession de... Aujourd'hui je trouve ça un peu idiot car je m'aperçois que le tampon c'est l'instrument favori du pouvoir : tampons d'expulsion, de naissance, de la morgue, sur la carte de séjour, d'authentification, au point où je me demande si ce qui sépare l'homme de l'animal n'est pas le tampon. au fond j'aurais préféré être un "homo non tamponus"
Ben 1995

"Tampons de Ben"
162/1980
Meuble support bois comprenant 48 tampons
48 x 101 x 8,5 cm
Mail Art ou Art Postal
1960-1994

Le Mail Art

1960-2000

(En vérité le Mail art m’a servi à régler mes comptes avec beaucoup. C’est ma façon d’envoyer des colis piégés)

Je n'ai pas fait du Mail Art pour faire du Mail Art ou devenir un artiste mail art ; j'avais tout simplement un besoin important de communiquer; de faire savoir aux autres ce que je faisais, mes idées, mes astuces sur l'art. C'est très simple : je me suis dit puisque personne ne veut m'exposer, m'éditer, je vais donc leur écrire et la poste est là pour m'aider à communiquer.

Les écritures sur l’art

1960-2000

(En vérité, l’art lui-même me sert de matière à faire de l’art. Mais tout art ne parle-t-il pas que d’art )

Je fais des peintures écritures depuis 1958.
Si j'ai peint des écritures c'était le sens qui comptait et non pas le graphisme.
C'était pour dire la vérité
Vérités objectives
Vérités subjectives
Ceci étant, la vérité n'est pas facile à trouver

Le Magasin

1958-1976

(En vérité du temps du Magasin j'étais heureux debout dans la rue à vendre des disques d'occasion et à regarder passer les filles)

En 1958 j'ai le choc Duchamp. Alors pour moi la peinture est finie, je ne pouvais plus rien jeter. Une allumette était aussi belle que la Joconde. Il fallait donc tout garder : les pots de peinture vides, les pinceaux, etc. J'ai tout cloué. Pour gagner ma vie je vendais des disques d'occasion et au premier étage je fis une petite galerie "pour chercher le nouveau"
(Texte écrit sur le Magasin, Beaubourg 1976)
En 1980 et 1994 j'ai transformé l'aile droite et l'aile gauche du magasin à Beaubourg ainsi que le dos plutôt que de les laisser noirs et vides

Les cageots

1960-2000

(En vérité, écrire sur un cageot procure du plaisir à un radin qui se dit j’ai pas payé pour le support).

Il y a le grand art qui est dans les musées et puis dans la rue il y a le marché aux légumes. Et dans le marché aux légumes il y a la vie de tous les jours et au musée il y a l’artiste qui dit : " j’aimerais exposer la vie de tous les jours ". Alors j’ai écrit sur des cageots des phrases entendues au marché.
J’aime aussi le cageot parce que c’est un support gratuit que l’on trouve jeté par centaines au marché. C’est mon petit côté radin.

Le mot ART sur n’importe quoi

1970-2000

(En vérité j'étais fier de cettre astuce.Ca me permettait de transformer n'importe quel objet qui me plaiait en Art. )

Il s'agissait d'écrire le mot art sur n'importe quel objet qui me plaisait. Je désirais que ça soit une série illimitée vendue à très bon marché. Hélas très vite certains de mes "art" furent mis en vente comme originaux, ce qu'ils étaient dans la mesure où ils étaient tous différents.
Templon me demanda d'arrêter cette série qui portait tort à mon marché.

Les murs-graffitis

1960-2000

(En vérité, j’aime écrire sur les murs des galeries. Cela me venge, car ils ne peuvent vendre cette écriture et seront obligés de tout repeindre).

Mes premières écritures c’était des graffitis sur les murs dans la rue. je me souviens d’un sur lequel j’ai écrit " maman " et un sur lequel j’ai écrit le mot " mur ".
Il y a très peu d’expos sans que je demande le droit de bomber sur un mur à la dernière minute un texte circonstanciel concernant mon humeur de l’instant. Ce qui fait peur à beaucoup de marchands. Car ils se disent " Ben va dire du mal de nous… "
Quand j’ai rencontré Annie en 63 tout de suite elle m’avait fui car je l’avais effrayée avec mes discours. Un matin qu’elle prenait son bus, sidérée elle s’est trouvée nez à nez avec : " Annie je t’aime écris moi réponds moi téléphone moi au… " toute une déclaration écrite au marker sur le poteau de l’arrêt des bus.

Galerie Lara Vincy Paris, 1983 ; Villa Arçon, Nice, " Pas à côté pas n’importe où, 1989 ; MAMAC, Nice, 1990

Le temps

1961-2000

(En vérité, mon problème est que je n’ai jamais le temps même pas de parler du temps.

En vérité, je viens de l’avenir pour vous avertir que cette expo va changer le monde en l’an 3203 En vérité, comme dit John Cage, toute est une question d’emploi du temps.
J’hésiterais entre avoir l’emploi du temps d’un mendiant ou celui d’un milliardaire)

Les temps sont venus de ne plus mentir à Annie
Les temps sont venus de m'arrêter de courir les expos
Les temps sont venus de ne pas céder à toutes les compromissions
Les temps sont venus de ne plus ramper pour un peu de gloire
Les temps sont venus de faire le point
Les temps sont venus pour dire à mes enfants que je les aime
Les temps sont venus de ne plus avoir peur de nos propres pensées
Les temps sont venus de vouloir être vrai
Les temps sont venus de dire non à la manipulation
Les temps sont venus pour ne plus être jaloux des autres qui passent à la

Les miroirs

1963-1989

(En vérité je n’aime pas me regarder dans une glace, mais j’aime les glaces à la pistache).

Mes premiers miroirs datent d’une discussion avec Yves Klein et Arman en 1961. Nous avions parlé du thème de la représentation du monde dans la peinture. Je leur avais déclaré : je signe les miroirs car si on cherche la représentation pour la représentation, en signant les miroirs je signe le portrait le plus parfait.
(voir dans Ben Dieu, la réalité).
Je fus ensuite un peu jaloux de Filliou qui reprit le miroir en le nommant le portrait de Dieu.

Ecritures sur l’ego

1966-2000

En vérité Il n’y a pas de vérité mais que de la survie et de l’ego. En vérité annie me considère comme égoïste en réalité il n'y a pas plus égoïste qu'elle, hélas elle ne le sait pas)

L'ego est une de mes matières favorites. D'abord je l'ai en face de moi, en moi. Il me suffit donc de me poser des questions et d'y répondre. Mon intérêt sur l'ego rejoint ma théorie générale de l'art que toute vie est survie et que l'ego est une forme de survie.

Galerie Zwirner, Cologne ; Galerie Foksall, Varsovie ; Galerie Kahn, Strasbourg, 2000

Banderoles et drapeaux

1963-2000

(En vérité, tout drapeau dit : suivez-moi et j’aimerais écrire dessus : ne me suivez pas).

Ce que j’aime bien avec les banderoles, c’est que j’arrive quelque part avec un petit paquet, que je le déroule et que j’occupe tout l’espace.
Je me sers des banderoles pour communiquer au plus grand nombre, dans la rue. J’ai rêvé une nuit que je voyais une énorme manifestation d’un million d’individus descendant les Champs Elysées portant des banderoles : Tout est art, la Vérité changera l’art, pas d’art sans ego.
L’espèce humaine tourne en rond etc. Personnellement je ne fais pas de différence entre un tableau et une banderole dans la mesure où c’est le sens qui compte.

Galerie Daniel Templon, Paris, 1970 ; Documenta Cassel, 1972 ; FIAC, Paris, Stand Baudoin-Lebon,1984 ; Galerie Ecart, Genève, 1984.

Ecritures

1970-1990

(La vérité est que je ne m'arrête jamais d'écrire. J'ai deux tiroirs pleins à craquer de slogans, d'aphorismes, de confessions)

A partir de 70 on me reconnaît en tant qu'artiste, en tant que l'artiste qui fait des écritures. Moi qui reprochais aux artistes de se répéter continuellement je me trouve en train de me répéter à écrire sur toiles noires ou sur fonds blancs. Je cherche néanmoins des choses nouvelles à dire et à écrire, à souligner. Hélas j'ai peur aussi que cela ne devienne un style, une forme de goût, donc détestable.
Je m'en veux beaucoup lorsque mes textes contiennent des aphorismes et des banalités pontifiantes.

Ethnisme Théorie

(En vérité je me demande si je ne serai pas considéré plus important pour mon travail sur les ethnies que pour mon art dit d'avant garde).

(La vérité est que j'ai honte parce que j'aurais voulu faire des tableaux en Basque, en Corse, en Breton et en Occitan et je n'en fais qu'en français et anglais, la langue des impérialistes)

Mes tableaux concernent les ethnies et sont là pour défendre mon point de vue que le monde devra être pluri-culturel. C'est-à-dire que nous n'allons pas vers une seule avant-garde mais autant d'avant-gardes qu'il y a de peuples et de cultures et de langues.
Ces tableaux parlent de la relation qu'il y a entre le pouvoir et l'art.

Galerie Schüppenhauer, Cologne, 2000 ; Biennale de Lyon, 2000

Déconstruction

1972-1973

(En vérité, je passe mon temps à crier : " pas de désordre s’il vous plaît ! ")

J'ai eu l'idée de cette série après une conversation avec Viallat qui m'avait soutenu qu'un des travaux essentiels de Supports-Surfaces était contenu dans la déconstruction du tableau. Il m'avait dit : moi je déconstruis la toile, Saytour s'occupe du pli, Dezeuze s'occupe du châssis. Rentré chez moi je me suis dit : mais il se trompe si on veut déconstruire le tableau il y a beaucoup plus qui entre en ligne de compte dans l'existence d'un tableau. La famille, la société, etc etc. C'est vrai que je voulais impressionner Catherine Millet avec cette pièce. Je ne crois pas que ça ait marché.
La Déconstruction a été vendue par Templon à Cavellini qui l'a donnée à son fils qui l'a revendue à Pierre Nahon. Pierre Nahon la trouvant trop grande m'a demandé de la diviser en 4 chapitres, ce que j'ai fait.

Galerie Daniel Templon, Paris, 1973 ; Galleria Nuovo Instrumenti, Brescia, 1974

Exercices envers l’ego

1973-1994

(En vérité plus je dis que l'ego est négatif, plus j'en ai)

Une des pierres de touche de mon échafaudage théorique : l’ego.
C’est parce que l’ego doit survivre que l’artiste cherche à être différent et à créer. Ainsi, sans ego, il n’y a pas de nouveau. Par contre, étant donné que cet ego est partout, si on veut vraiment changer l’art il faut changer l’ego. J’ai donc proposé les exercices suivants pour changer l’ego :
tomber amoureux — ne pas parler d’art — passer inaperçu — avoir honte d’être un artiste — copier — ne pas exposer — ne pas juger — être naturel — perdre sa mémoire — anti-dater — être un raté — devenir anonyme — ne plus faire d’art — se tuer.

Galerie Daniel Varenne, Genève

Autocritique

1974-2000

(En vérité l’autocritique est une stratégie hypocrite de survie. ça fait bon effet et sert à couper l’herbe sous les pieds de ceux qui veulent vous critiquer. En vérité je me trouve beau, intelligent, extraordinaire. Peut-être un peu hypocrite).

" j’ai voulu dire la vérité et j’en ai fait un mensonge "
" j’ai voulu ne pas juger mais je m’en suis jugé supérieur "
" j’ai voulu être naturel mais j’en ai fait une comédie "
"  j’ai voulu faire du nouveau mais j’ai fait comme les autres "
" j’ai voulu être libre mais j’ai opprimé les autres "
" j’ai voulu abandonner l’art mais j’en ai fait de l’art "
" j’ai voulu changer de style et j’en ai fait un style "
" j’ai voulu être important et il n’y a pas d’importance "

Stupid ideas

1975-2000

(En vérité, ce n’est pas un secret, je suis vraiment stupide).

Cette série de "stupid ideas" que j'ai exposée à la Galerie Gibson en 1975 devait illustrer un art d'attitude dans lequel déboucher l'évier de la cuisine de ma femme était aussi important que de réaliser une sculpture en bronze de deux m de haut. J'ai répertorié une série de détails de ma vie tels que regarder la télévision en famille, transpirer, danser le tango.

J'ai pas d'idée/Une idée stupide/L'idée de chercher une idée. Je cherche une idée, je la trouve, je la dis, je l'écris, je me l'approprie. Cela suffit. Avant Duchamp et Dada, l'idée ne suffisait pas, il fallait de la pratique. Après Duchamp et Dada, l'idée devient art. V. Duchamp-Dada. On m'a dit qu'il existe une école d'art au Canada qui annonce dans sa publicité : "Laissez nous votre enfant pendant un an et il peindra comme Rembrandt, Van Gogh ou Manet, au choix." Ceci revient à dire que seule l'idée compte et non pas le produit. Une grande critique d'art, c'est ma concierge qui dit : "Ah, Picasso, n'importe qui peut faire ça. Mais il fallait en avoir l'idée". J'ai eu une période des "Idées". Je m'installais à une table et je notais toutes les idées qui me venaient. Quelques exemples : - Décrocher de leur châssis dix toiles de maître, les introduire dans une machine à laver, les laver, les raccrocher à leur châssis après leur lavage" (1969) - "Chercher le galet le plus commun de la plage de Nice" (1967). "Une idée" (écriture 1970, 60 x 60). "Stupid ideas". Série de panneaux réalisée en 1975 pour la galerie de John Gibson à New York, parce que John Gibson m'avait dit un jour : "Ben, tu es un artiste stupide".

Galerie Gibson, New York, 1975

Petites idées (ou j’aimerais faire sourire)

1978-2000

(En vérité je fais des petites idées quand je n'en ai pas de grandes)

En 1987 j’ai commencé à trouver, à penser que les expositions d’avant-garde devenaient non seulement élitistes mais ennuyeuses.
Des genres de " m’as-tu vu ? ", " je viens de faire un trait au crayon sur le mur " m’énervaient fortement.
J’ai trouvé cela inutilement prétentieux.
J’ai décidé de travailler des œuvres divertissantes au moins pour les enfants et je décidais que j’aimerais faire rire ou sourire.
J’ai de plus en plus de petites idées qui me font rire.
Avant je les rejetais, maintenant je les garde.
j’en ai même trois tiroirs pleins à craquer.

Kunstmuseum Solothurn 1980

Vitrines de magasin ou Degré zéro de la Peinture

1979-2000

(En vérité, j’étais très fier de mes vitrines de magasin et de ma théorie du degré zéro de la peinture. Je croyais avoir damé le pion à la bande à Buren).

Il ne s'agit pas comme on pourrait le croire d'une autre variante de l'opération "ready made". Mais de la recherche d'un degré 0 de la peinture. Je vais vous expliquer. Préoccupé depuis deux ans par le geste
culturel de la peinture et surtout par la polémique au niveau de son champ spécifique la question que je me posais était : Existe t-il dans chaque homme une peinture minimum comme une musique minimum ? C'est-à-dire une peinture qui ne se détermine pas par rapport à des références culturelles et où pourrais-je voir cette peinture ?
Ce lieu je l'ai découvert en me promenant : ce sont les vitrines des magasins que leurs propriétaires passent au blanc d'Espagne lorsqu'ils partent en vacances, car le propriétaire qui prend dans sa main l'éponge ou le pinceau pour couvrir la surface, va avoir recours à une forme, un geste. Il va donc apparaître entre toutes les vitrines des différences et ces différences seront la peinture de l'inconscient sans référence culturelle : la peinture 0.

Les vitrines de magasin recouvertes de blanc d'Espagn , Daad Berlin 1979, Galerie Chantal Crousel, Paris, 1983

Les introspections

1977-1987

(En vérité, grâce à cette série de tableaux, j’ai économisé 10 séances de psychiatre à 800 F).

L'art doit opérer une introspection sur lui-même, cette introspection changera l'art dans la mesure où, grâce à elle, les rapports entre l'homme et l'acte de création se transforment

"ma lâcheté de vouloir plaire"
"mon envie d'être seul"
"mon angoisse de laisser indifférent"
"ma honte d'être ici"
"mon insatisfaction du présent"

Figuration libre

1980-2000

(En vérité j'ai inventé ce terme pour mettre fin au diktat de Support Surface et des Conceptuels dans les écoles d'art)

Libre de quoi ?/Libre de faire laid/Libre de faire sale/Libre de préférer les graffiti du métro du New-York aux tableaux du Guggenheim/Libre d’avoir une indigestion de Supports-Surfaces/Libre de dire " l’histoire linéaire de l’art de Ben rien à foutre ! "/Libre de préférer passer la nuit dans une boite de nuit que d’écouter Sollers/Libre d’avoir envie de refaire du Matisse, du Picasso, du Bonnard/Libre de chanter " Maréchal nous voilà " ou " viens poupoule viens "/Libre d’aimer Mickey, la bande dessinée et pas Lacan/Libre de s’en foutre si on vous dit : tu copies/libre de dire : "Carpaccio, connais pas ! "/Libre de vendre pour le fric/Libre de peindre sa bite en action/Libre de peindre sur n’importe quoi.(Ben, 1982).

Il y a des jours où…
… Il y a des jours où je me sens le plus fort.
… Il y a des jours où j’aime les femmes.
… Il y a des jours où j’ai envie de boire pour oublier l’art…
… Il y a des jours où je me demande si j'ai raison.
… Il y a des jours où j'aimerais avoir un harem.
… Il y a des jours où j'aimerais vivre seul sur une île.

Galerie Avant-première, Paris, 1983 ; gare du Sud, Nice, 1983 ; FIAC Stand Baudoin-Lebon, 1984  Mukha, Anvers, 1987

Portraits

1980-2000

(En vérité, quand j’ai un cadeau à faire, je ramasse n’importe quoi, je mets deux yeux et une bouche et je le donne en disant : c’est ton portrait)..

Je vois toujours deux têtes partout. Vous me montrez une casserole j’y vois une tête, deux chaussures par terre je vois une tête, c’est même devenu un problème pour moi ne pas les voir.
Je me rappelle que ma mère disait : le petit fait des portraits très ressemblants. C’était pas vrai. Néanmoins, aujourd’hui je me sens libre de faire des
têtes. Le jour du vernissage je réaliserai mon autoportrait à 19h30.
PS : entre 1960 et 1969, j’avais pris position pour Duchamp contre Picasso et Matisse, c’est à dire contre le rétinien et l’anecdote. A partir de 1970, j’ai une envie coupable de faire des portraits. Et surtout le jour où je découvre un livre de sculptures de Picasso où on voit des portraits faits de simples petits trous dans les nappes.
J ’ajoute alors à ma théorie du nouveau le côté positif de l’invention.
Ben 1995

Galerie Beaubourg, Paris, 1983

L’amour ou Ben sex-maniac

1979-1994

(En vérité chaque fois que je me trouve seul avec une femme près d’un lit, je fous le camp).

Il n'y a pas qu'un Ben ethniste ni un Ben sous-Duchamp mais aussi un Ben qui a des fantasmes.
Tout le monde a des fantasmes y compris Chirac, Mitterrand, Reagan. Si on les connaissait ça irait mieux.
A l'exposition de Sylvana Lorenz je suis monté sur une table et, en pleine forme, j'ai demandé à toutes les personnes présentes de me parler de l'amour. Petit à petit l'atmosphère s'est décongestionnée et il y a eu même un débordement, chacun voulant surenchérir sur l'autre et c'est devenu un confessionnal de l'amour.

Galerie Daniel Templon, Paris, janvier 1991 ; Institut culturel de Bari, 1992, Galerie du cirque, Paris, 1998

Matière et transformation

1983-2000

(En vérité, en exposant le pinceau plein de peinture de l’atelier de Matisse, c’est Duchamp qui bat Matisse 4 à 2).

En général chez moi la théorie vient en premier. Pour la démontrer, je cherche une idée. Je la trouve et je la réalise. Mais parfois, c'est différent c'est la matière, le hasard, la transformation qui entraînent l'idée. Par exemple je coupe un bois, je le coupe de travers sans le faire exprès, j'accepte le bois de travers. Je pose mon pinceau, il durcit, j'accepte sa dureté. Je laisse un tableau au soleil, le soleil laisse une trace, j'accepte sa trace. Je ramasse un objet, je le trouve lourd, j'accepte son poids. Ce sont ces travaux, parfois seulement des détails, que je vais montrer ici. Le jour du vernissage comme dit John Cage il se passe toujours quelque chose on ne peut pas ne pas laisser de trace.

(Galerie Fournier, 1983)

Mes travaux en matière et transformation se rapprochent de mon travail sur la déconstruction qui est plus didactique, moins esthétisant, mais qui contient la même réflexion sur le tout est art de la matière.

Néo-géo ou formes

1986-2000

(En vérité j’ai honte, j’étais jaloux de cette mode qui voulait pas de moi. J’ai donc voulu montrer que moi aussi je pouvais exposer un bon bac plastique de Prisunic…)

Les premiers "néo-géo" j'ai pensé que c'était du sous-Duchamp. Moi-même, chaque fois que j'ai eu la tentation d'exposer un objet seul j'ai hésité en pensant que ça faisant trop "ready made" mais après tout pourquoi pas. Duchamp n'a fait que deux ou trois Ready made et le monde est plein d'objets avec des formes étonnantes qui ont de la présence et se suffisent à eux-mêmes.

Galerie Michel Battle, Toulouse, 1986

C’est le courage qui compte

1987-2000

(En vérité, je suis un dégonflé. j’ai des idées radicales mais pas les couilles pour les réaliser).

Mon cheval de bataille théorique en ce qui concerne l'art contemporain a toujours été qu'il fallait trouver du nouveau et puis un jour je me suis dit : mais c'est pas tout à fait vrai on peut trouver du nouveau et, parce qu'on n'a pas le courage de l'assumer, on ne l'impose pas et il n'entre pas dans l'histoire de l'art. Ce n'est pas le carré noir de Malévitch qui compte c'est le courage qu'il a fallu à Malévitch pour imposer son carré noir. Ce n'est pas le Porte-bouteilles qui compte, c'est le courage de Duchamp qui dit : je maintiens que c'est une oeuvre d'art. Ce n'est pas le monochrome de Klein qui compte, mais le courage qu'il a eu de vouloir conquérir la rue de Seine et de vouloir mettre un point final à l'abstraction avec le monochrome. Et ainsi de suite. Il y a dans l'histoire de l'art le courage de Kandinsky, le courage des impressionnistes, le courage de Rembrandt. Ce que je reproche à cette série en tant qu'art c'était qu'il s'agissait d'un discours pédagogique et que ça ne contenait pas un nouveau courage.

Galerie Catherine Issert, Saint-Paul-de-Vence, 1987

Les totems

1988-2000

(En vérité le totem est une façon de dire aux autres : tu vois, je bande).

L’idée du totem est de trouver 7 ou 8 objets qu’on peut poser les uns sur les autres en équilibre, sans qu’ils tombent. J’ai donc commencé à réunir des objets hétéroclites qui pouvaient s’inscrire dans cette logique et je les disposais en totem.
Je me demande si c’est par jalousie envers Lavier ou en regardant certains livres d’ethnologie dans lesquels j’avais remarqué que de nombreux peuples s’exprimaient avec le totem en Afrique en Asie et chez les Améridiens que j’ai eu l’idée.Une fois que j’avais fait mes premiers totems je les ai théorisés.Catherine Issert qui les avait présentés n’en avait pas vendu un seul, entre autre parce que les collectionneurs avaient peur qu’ils tombentJ’ai donc trahi tout mon discours en les perçant et en utilisant de la colle ou en mettant une tige qui les tenait entre eux.

Galerie Catherine Issert, Saint-Paul-de-Vence, 1991

Encore un objet qui se prend pour de l’art

1990-2000

(En vérité, depuis Duchamp, je regarde le fer à repasser d’Annie avec convoitise).

Depuis le porte-bouteilles de Marcel Duchamp, tout objet peut être considéré art. Alors je prends un objet au hasard, je le colle sur une toile et j’ajoute la mention " encore un objet qui se prend pour de l’art ". J’ai ainsi réalisé une bâche avec des rayures bleues de 8 cm. L’idée n’est pas de me moquer de l’avant-garde, mais de montrer que l’intention suffit pour décider qu’un objet est art.

Détails qui m’intéressent

1978-2000

(En vérité tout m’intéresse, ce qui est art, ce qui ne se voudrait pas art, ce dont on se demande est-ce de l’art ?)

Je me souviens du temps où ma mère savait lire l’avenir dans le fond d’une tasse de café. Comment faisait-elle pour voir des amours, des rencontres, des voyages, tout ça dans quelques traces de café au fond d’une tasse , Aujourd’hui, en 2000, je reste fasciné par les artistes qui montrent presque rien, une petite idée, un détail infime. J’ai un tiroir dans lequel je jette des petits détails qui, je ne saurais dire pourquoi, m’ont attiré l’œil : un bouton cassé, un pot de peinture vide, un trombone soudé, un élastique pourri etc.
Les détails ressemblent aux remarques. Robert Bozzi le niçois et moi un jour avions remarqué qu’il manquait un bouton à Le Clézio et on avait décidé de signer des remarques.
Et puis il y a bien sûr Colombo, l’inspecteur qui dit : " vous savez l’embêtant avec moi c’est qu’il y a toujours un petit détail qui colle pas et je m’y accroche ". Je fais de même :une lettre avec un coin déchiré, une photo de groupe avec un inconnu et je me demande qui c’est, la liste des courses qu’Annie m’a données à faire, le bouchon du stylo que j’aime tant et que j’ai perdu, trois punaises sur un mur, un dessin qui a été à moitié effacé…

C’est écrit dans la Bible

1992-2000

(En vérité on me reproche parfois de pontifier sur mes tableaux et à cela je réponds oui mais moins que dans la Bible).

Ma mère avait l'habitude de me dire : Ben toi qui cherches toujours la vérité et qui en écris, sache qu'on trouve tout dans la Bible et tu pourras toujours t'en sortir en citant la Bible. Pour tuer, pour aimer, pour pardonner ... en plus ça fait bien dans une conversation de dire : c'est dans la Bible. Ca cloue le bec à tout le monde.
J'ai donc cherché quelques phrases dans la Bible qui pourraient concerner l'art contemporain et j'ai trouvé :
- les premiers seront les derniers
- au commencement fut le verbe

Association 301, Clermont-Ferrand, 1992

Les oiseaux

1991-2000

(En vérité, j’aurais parfois aimé être un oiseau)

Braque et Picasso peignaient une période " oiseaux ". Je ne vois pourquoi moi je n’aurais pas une période " oiseaux ". D’ailleurs je vois des oiseaux partout, même dans une casserole.
J’ai fait une exposition d’oiseaux pour Apomixie. Au départ c’était : comment me débarrasser des milliers d’objets que je mets de côté. mais quelques uns m’ont vraiment plu. D’ailleurs je ne sais même plus où ils sont et je n’arrive plus à les re-tracer pour les exposer.

Galerie Apomixie, Paris, 1991

Valises et malles

1990-2000

( En vérité, ma mère voyageait beaucoup et elle avait toujours un problème pour trouver quelqu’un pour porter ses malles ett valises. Elle avait de valises en cuir, très lourdes…)

J'ai toujours été fasciné par les valises et les malles aux marchés au Puces. Les valises d'immigrés, les valises des dames riches. Quand je voyageais avec ma mère elle me parlait de ses valises en cuir qui coûtaient très cher. Je décidais donc un jour d'exposer au sol une trentaine de valises contenant chacune quelque chose d'autre de différent. A partir de 1978, j’ai acheté des valises et des malles que je transforme en petits musées.

Art Tecnic, Mulhouse, " Ben se fait la malle ", 1992

Ben est-il fou ?

1994-2000

(En vérité, je n’aime pas cette série de tableaux qui ne concerne pas la vérité ).

Je devais faire une expo à Neuchatel à la Maison des Jeunes et de la Culture et quelque part dans la conversation avec JP Huguet il m'avait dit : " Tu sais il y en a beaucoup qui te prennent pour un fou." Ca a fait tilt et je me suis dit : et pourquoi pas ? J'aurais voulu être fou. Fou comme le facteur Cheval, fou comme Lautréamont, fou c'est-à-dire différent des autres . Bien sûr je ne suis pas fou. Ca les arrangerait de me prendre pour un fou. Je suis lucide. Je vois tout. Qui sait c'est peut être une forme de folie.

Maison des jeunes et de la culture, Neuchâtel, 1993

Plaques émaillées

1995-2000

(En vérité j’ai fait des plaques émaillées pour devenir immortel, pour que dans 30 000 ans, quand toutes mes toiles auront disparu, on retrouve encore des Ben).

Blois :

Depuis la façade du musée de l’objet à Blois, que j’ai réalisée avec Pierre Jean Galdin, il m'arrive de faire de plus en plus souvent d’imaginer des textes sur plaques émaillées. Cela présente plusieurs avantages :
1) ça tient le coup à la pluie,
2) les couleurs sont vives,
3) ça se nettoie facilement ,
4) et surtout la communication passe.
Ca devait être une cour pour le cours de musique, j’ai donc rempli la façade de 12 x 30 m avec des textes concernant la musique.L’expérience m’ayant appris que la pluie et le vent détruisent tout, j’ai tout fait faire en plaques émaillées et pour l’inauguration nous avons réalisé un concert Fluxus durant lequel, à chacune des 25 fenêtres, un musicien jouait une partition ou la chantait. J’ai aussi transformé Jack Lang et Douste Blazy en sculptures vivantes en leur donnant une médaille avec le texte : Je, soussigné Ben, déclare Jack Lang (Douste Blazy) sculpture vivante.

Faculté de médecine, Nice:

Mon but en réalisant ce projet pour les espaces communs de la faculté de médecine de Nice n'était pas de proposer une oeuvre esthétique ou décorative mais de créer un hall qui incite l'étudiant à la réflexion, un hall de la remise en question.
Ce que je recherche avant tout est que les élèves déambulant dans ces couloirs soient confrontés à des citations qui les fassent réfléchir, les rassurent, les inquiètent, et qu'il y ait rebondissement de pensées entre la citation et l'étudiant.

Musée de l’objet, Blois, 1994 ; Faculté de médecine, Nice, 1999 ; vile de Fontenay.

La peur

1994-2000

(En vérité, j’ai peur des remarques d’Annie).

Il y a quelques années de cela, je regardais beaucoup la télé et je lisais la presse. (Je le fais toujours)
Il venait d'y avoir la guerre du Golfe, le sida gagnait du terrain, le chômage aussi. Je sentis alors l'angoisse. Et voilà que Catherine me demande de réaliser son expo d'été à Saint Paul de Vence.
Ca m'a mis très mal à l'aise. Tout se casse la gueule et moi je vais aller montrer mon cul à Saint Paul de Vence.
J'ai donc pensé réaliser une exposition sur la peur. Je voulais que les gens entrant dans l'expo se retrouvent comme dans un miroir face à leur propre peur. Je crois que l'expo fut réussie mais à un moment donné ça s'est transformé en divertissement et les gens ont dit : ah c'était très bien les peurs de Ben! Un peu comme s'ils avaient été dans le tunnel de la peur dans une foire.
Je continue en ce moment à avoir peur : peur des mensonges, peur des flics, peur du climat, peur de la vache folle…

Galerie Catherine Issert, Saint-Paul-de-Vence, 1994 : Galerie Moser.

Les nouvelles écritures

1994-2000

(En vérité je me suis dit : j'ai 65 ans et je vais essayer de faire des tableaux plus cool, plus directs, comme un jeune de 30 ans)

Pour l’expo de Krebs à Berne, j’ai pas voulu tomber dans le maniérisme de ma propre écriture ou on dirait parce que j’ai l’impression que les gens ne s’intéressaient plus au sens mais seulement à la forme.
Pour que le sens prime sur la forme, je suis revenu à une écriture bâton simple sur fond blanc…
L’expo n’a eu aucun succès. j’en ai pas vendu un seul. Ceci dit, je ne la regrette pas.

Galerie Martin, Krebs, Berne, 1995 …

Le chaos

1994-2000

(En vérité je ne retrouve plus mes lunettes. Croyez-vous que ça puisse déclencher un conflit en Asie du Sud Est?)

Il faut se méfier des papillons
Je ne suis qu’un autodidacte et sans doute ma vision de la théorie du chaos est incomplète comme si on m’avait raconté une histoire incroyable, par exemple que Dieu existait mais qu’il n’était qu’un joueur de billard et que je brode à partir de là.
Avec le chaos, c’est surtout au niveau de la prévision qu’il y a chambardement.
En faisant ces tableaux, j’ai imaginé des taches qui, comme les ailes des papillons, perturberaient le cours de l’histoire de l’art. Mais sans doute c’est l’imprévisible de John Cage qui fut le papillon.

L'argent

1990

(En vérité En vérité l’argent c’est important. la preuve est qu’il vous a fallu 250F pour acheter ce catalogue et vous avez hésité).

La Galerie Pierre Huber m'a demandé un jour une exposition. Il y avait deux salles, dans l'une j'ai montré des portraits et dans l'autre j'ai pris pour thème central l'argent. L'argent est un objet métaphysique qui m'interpelle. A quoi sert l'argent ? est-il négatif ou positif pour les peuples ? Y-a-t-il un cancer de l'argent ? Je dis souvent qu'il est faux que les artistes fassent de l'art pour l'argent. Les artistes aiment la gloire et l'argent rentre en compte quand il leur sert d'échelle, de critère pour vérifier leur importance et la légitimité de leur gloire : si comme vous le dites je suis important et si vous croyez en moi prouvez-le en m'achetant plus cher que X...
Dans le cadre d'un monde pluri-culturel où chaque peuple pourrait choisir sa voie particulière de bien-être, l'argent me semble réducteur et négatif. Dans la mesure où un peuple X peut détruire des pans entiers de la culture d'un peuple Y avec l'argent.
Exemple : si le prix de certaines matières premières est moins élevé que de les produire chez soi la culture de ces matières premières devient caduque et c'est la destruction.

Personnages et écritures

1998-2000

(En vérité cette série est une excuse pour justifier mon goût de chiotte et le plaisir que j'ai d'acheter des petits personnages bon marché dans les discount).

Fatigué de me répéter, je pensais à une série de personnages qui diraient une phrase que j’écrirais derrière le personnage. Entre nous, la phrase se suffit à elle-même, mais le personnage rend mon discours moins pontifiant mais aussi vrai.

Rien

(En vérité ma mère m’a dit un jour " rien " n’existe pas, il y a toujours quelque chose puisque c’est déjà un mot).

En 1960 j'ai signé rien et puis j'ai oublié avoir signé le rien et j'ai fait un tas d'autre choses mais surtout je voulais ne pas rien faire. D'ailleurs ma mère m'avait dit : tu sais Ben rien ça n'existe pas et Arman m'avait dit : Yves Klein a signé le vide donc si tu signes rien tu fais du sous Yves Klein. Ceci étant l'idée du rien revenait me turlupiner l'esprit. Le rien de Klein était spectaculaire, mégalomaniaque. Mon rien à moi était plus la recherche d'une attitude envers l'art.
Je décidais un jour de faire un Festival International du Rien.

Galerie La Hune, Paris, 1983 ; Galerie Lola Gassin, Nice, 1988

Les Menus

1998-1999

(En vérité, je me suis servi des menus parce que j’aime communiquer dans la rue avec le passant. En vérité je suis un artiste racoleur, la preuve).

Fouillis et classement

1959-2001 - La maison

(La vérité est que non seulement je ne jette rien et je cloue tout sur la façade mais il m’arrive souvent aussi de faire les poubelles.)

Au départ, j'avais pensé : si jamais l'art ne marche pas j'en fais un restaurant et pour que les gens se souviennent du lieu et en parlent je fais, comme pour mon Magasin, une décoration originale. J'ai même pensé à l'appeler : la maison du fada. On y vendrait des sandwiches et des boissons, je serai dans le jardin et je discuterai avec tout le monde. Autre plan Orsec : en faire une brocante. Mais je crois encore que ce qui a de mieux est d'en faire une fondation, la Fondation du Doute. Paranoiaque artistique.

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