POSITION DE L'ETHNISME
par François Fontan

Les forces de droite se sont cantonnées jusqu'à présent dans un nationalisme non scientifique, disons plus exactement un patriotisme sentimental et borné qui les a entraînées aux pires aberrations impérialistes, et ceci au plus grand dam des véritables intérêts nationaux.

Les forces de gauche malheureusement obnubilées par les problèmes de classes n'ont pendant longtemps pas étudié les problèmes de nations ;  la première approche scientifique de ces questions signée de Staline, se révèle toujours davantage inappliquée parce que confuse, inapplicable, et en grande partie fausse.

Pendant ce temps l'histoire du monde est en marche à une allure accélérée et nous montre que nous sommes plus que jamais à l'ère des nationalismes.

Après que le problème politique fondamental eut paru être celui de la dictature ou de la démocratie, puis celui du capitalisme ou du socialisme, il se révèle mainte nant que l'option première est entre impérialisme et inter nationalisme, quoique puissent en penser les tenants des diverses logomachies, tous des dogmatiques et mythologues attardés. Albert Memmi écrivait dans « Les Temps Modernes » d'avril 1951: « ... De tout cela il a résulté une gène certaine dans l'attitude socialiste à l'égard du nationalisme, un flottement dans l'idéologie des partis ouvriers. La réserve des journalistes et essayistes de gauche devant ce problème est à cet égard fort significative. Ils l'envisagent le moins possible; ils n'osent ni le condamner, ni l'approuver; ils ne savent comment ni s'ils veulent l'intégrer, le faire passer dans leur compréhension de l'avenir historique. En un mot la gauche actuelle est dépaysée devant le nationalisme. »

C'est dans l'intention d'apporter une étude obiective et une solution rationnelle de ce problème, dans le cadre d'un humanisme scientifique global, que le présent ouvrage a été écrit.

(Introduction à Ethnisme par François Fontan 1961)