DADALe dadaïsme, dit aussi dada est un mouvement intellectuel, littéraire et esthétique d'avant-garde qui, entre 1916 et 1925, se caractérisa par une mise en cause de toutes les conventions et contraintes idéologiques, artistiques, cinématographiques, politiques.LE MOUVEMENT DADA INTERRESE LE TAS D'ESPRIT DANS LA MESURE OU ELLE CONTIENT UNE RUPTURE DE TOUT SE QUI EST ART TRADITIONNELLE ET ANNONCE « L'ART EST MORT, VIVE DADA Incontestablement, la plus grande révolution artistique occidentale depuis un demi-siècle fut Dada. Il est très important que l'on comprenne la portée de cette révolution. Dada a, en fait, tout détruit et tout reconstruit. Dans son manifeste de 1918 Tristan Tzara décrétait Ordre = désordre, égaux = non égaux, Affirmation = négation Et Georges Ribemond Dessaigne qui se posait la question : "qu'est-ce qui est beau, qu'est-ce qui est laid ?" répondait. "Je ne sais pas, je ne sais pas, je ne sais pas."_Dada a remis en cause l'existence même de l'art et a détruit toutes les valeurs rationnelles et les hiérarchies esthétiques de l'époque. Mais en même temps il donnait les bases d'un art nouveau, dont les frontières étaient illimitées car maintenant tout pouvait être considéré comme beau et non pas une partie spécifique du tout comme précédemment, et cela dans tous les domaines de l'art, peinture, théâtre, musique, etc..._Ainsi, depuis le ready made de Duchamp en 1913, l'art plastique est devenu intention. C'est-à-dire que, du moment que Duchamp avait décidé qu'un porte bouteille pouvait être une oeuvre d'art, toutes les formes imaginables et existantes dans la nature devenaient art à condition que l'artiste créateur se les appropriât en les créant ou en les signant._Sur le plan théâtral, on peut situer la révolution dadaiste aux premiers environnements d'Avril 1921, lorsque Breton suggéra aux Dadaistes de se rencontrer non plus dans les salles d'expositions et de théâtres mais de faire une série d'excursions et de visites. Ainsi Breton et Tzara firent une conférence dans le jardin de l'église Saint-Julien le Pauvre, et Ribemond Dessaigne conduisit un Tour en lisant à haute voix les définitions du dictionnaire. En Mai 1921, les Dadaistes transformèrent l'exposition de collages de Max Ernst à la Galerie Au Sans Pareil en une véritable performance de musique théâtrale. Benjamin Perret et Charchoune, portant des gants blancs, se serraient la main continuellement. Aragon miaulait dans un coin. Breton mâchait des allumettes. Soupault et Tzara jouaient à cache-cache. Ribemond Dessaigne hurlait "Il pleut sur mon crâne ". Jacques Rigaut à la porte comptait à haute voix les voitures qui arrivaient et les perles des dames qui entraient à l'exposition._Bien sûr, on se demande : jusqu'où les dadaistes étaient-ils conscients de l'importance esthétique de Dada? Il semble y avoir eu chez eux une très forte tendance à vouloir être amusants, malins. Chez Tzara comme chez Duchamp le jeu de mot est facile, parfois lourd. Certaines de leurs représentations sont grossières. Il serait difficile à un profane de différencier leur manifestations artistiques des chahuts et des canulars estudiantins. Pour appuyer cet argument, je dirais qu'il est étonnant qu'après ce coup de vent qui souffla sur Paris en 1920, aucun des grands, ni Tzara, ni Ribemond Dessaigne, ni Aragon ne donnera d'autre preuve d'une suite de cet esprit extraordinaire et total qu était Dada. Et qu'au contraire, presque tous les dadaistes, à l'exception de Duchamp, firent marche arrière en faveur de formes d'expressions désuètes._Mais là n'est pas la véritable question. Volontaire ou non, la bombe Dada a explosé et les conséquences de sa déflagration se font ressentir aujourd'hui car aucun des grands courants nouveaux que je vais citer pour répondre à la question "Où en est le nouveau aujourd'hui ?" ne semble avoir évité son influence. |
FLUXUS (UN VIEUX TEXTE PAR BEN )Fluxus ben Fluxus est un mouvement artistique d'avant garde (1996) Fluxus n'est pas Comme nous sommes mille à ne pas savoir de quoi est fait Fluxus voici ce qui d'après moi n'est pas Fluxus : Fluxus n'est pas du professionnalisme, Fluxus n'est pas dans la production de produits d'art, Fluxus ce n'est pas des femmes à poil, Fluxus n'est pas du pop art, Fluxus n'est pas du théâtre intellectuel d'avant garde ou de boulevard, Fluxus n'est pas l'expressionnisme allemand, Fluxus n'est pas de la poèsie visuelle pour sténo-dactylos qui s'ennuient. Mais alors que contient Fluxus ? Fluxus contient parfois "l'event" de Georges Brecht : mettre un vase de fleurs sur le piano. Fluxus contient parfois l'action vie/musique : faire venir un professionnel du tango pour danser sur scène. Fluxus cherche parfois à établir une relation entre la vie et l'art, Fluxus contient parfois le gag, le divertissement et le choc Fluxus contient parfois une attitude envers l'art, le non art, l'anti art, le refus de l'ego Fluxus contient parfois une grande part de l'enseignement de John Cage, du Dada, du Zen. Fluxus est parfois léger et contient de l'humour. Qu'est-ce qu'un concert Fluxus classique ? Un concert Fluxus de Maciunas est le résultat de la réflexion théorique de Maciunas qui, cherchant à éviter l'emprise de la connaissance et de la culture (impérialisme culturel) et de l'ennui dans un spectacle d'avant garde, a imaginé l'ossature d'une suite de 20 à 30 petites pièces qui ne durent pas plus d'une ou deux minutes chacune, au rythme rapide, net, clair, et qui évitent toujours la fiction, l'esthétisme et la théâtralité c'est-à-dire la comédie selon lui inutile. Donc, bien qu'ils soient des spectacles créatifs possédant des ingrédients Fluxus, un spectacle "action et vie" de Vostell, un spectacle Art Total de Ben, un spectacle de poèsie visuelle d'Higgins, un concert répétitif de la Monte Young etc ne peuvent être confondus avec le concert Fluxus classique. Fluxus devient aujourd'hui ce qu'il ne voulait pas être : des produits, de l'importance, de la gloire, et peut-être bientôt un star système. On verra Fluxus manipulé à des fins nationales, il y aura Fluxus Allemagne contre Fluxus U.S.A. Il y aura la vision René Block de Fluxus avec, pour épicentre, Beuys, Vostell, Wiesbaden ce qui, d'après moi, est une erreur.Il y aura la vision Silverman de Fluxus avec pour épicentre Maciunas. Jean Hubert Martin va jouer la carte Villefranche de Fluxus avec Filliou. Il y a la vision de Fluxus de Gino di Maggio concentrée autour d'individus qui possédaient un art d'attitude. |
LE SITUATIONISME (CHOIX TEXTE SABATIER )Mode d'emploi du détournement paru initialement dans LES LÈVRES NUES N.8 (MAI 1956). ExtraitGuy-Ernest Debord / Gil J. Wolman On peut d'abord définir deux catégories principales pour tous les éléments détournés, et sans discerner si leur mise en présence s'accompagne ou non de corrections introduites dans les originaux. Ce sont les détournements mineurs, et les détournements abusifs. Le détournement mineur est le détournement d'un élément qui n'a pas d'importance propre et qui tire donc tout son sens de la mise en présence qu'on lui fait subir. Ainsi des coupures de presse, une phrase neutre, la photographie d'un sujet quelconque. Le détournement abusif, dit aussi détournement de proposition prémonitoire, est au contraire celui dont un élément significatif en soi fait l'objet; élément qui tirera du nouveau rapprochement une portée différente. Un slogan de Saint-Just, une séquence d'Einsenstein par exemple. Les oeuvres détournées d'une certaine envergure se trouveront donc le plus souvent constituées par une ou plusieurs séries de détournements abusifs-mineurs. Plusieurs lois sur l'emploi du détournement se peuvent dès à présent établir. C'est l'élément détourné le plus lointain qui concourt le plus vivement à l'impression d'ensemble, et non les éléments qui déterminent directement la nature de cette impression. Ainsi dans une métagraphie relative à la guerre d'Espagne la phrase au sens le plus nettement révolutionnaire est cette réclame incomplète d'une marque de rouge à lèvres : "les jolies lèvres ont du rouge". Dans une autre métagraphie ("Mort de J.H.") cent vingt-cinq petites annonces sur la vente de débits de boissons traduisent un suicide plus visiblement que les articles de journaux qui le relatent. Les déformations introduites dans les éléments détournés doivent tendre à se simplifier à l'extrême, la principale force d'un détournement étant fonction directe de sa reconnaissance, consciente ou trouble, par la mémoire. C'est bien connu. Notons seulement aussi que si cette utilisation de la mémoire implique un choix du public préalable à l'usage du détournement, ceci n'est qu'un cas particulier d'une loi générale qui régit aussi bien le détournement que tout autre mode d'action sur le monde. L'idée d'expression dans l'absolu est morte, et il ne survit momentanément qu'une singerie de cette pratique, tant que nos autres ennemis survivent. Le détournement est d'autant moins opérant qu'il s'approche d'une réplique rationnelle. C'est le cas d'un assez grand nombre de maximes retouchées par Lautréamont. Plus le caractère rationnel de la réplique est apparent, plus elle se confond avec le banal esprit de répartie, pour lequel il s'agit également de faire servir les paroles de l'adversaire contre lui. Ceci n'est naturellement pas limité au langage parlé. C'est dans cet ordre d'idées que nous eûmes à débattre le projet de quelques-uns de nos camarades visant à détourner une affiche antisoviétique de l'organisation fasciste "Paix et Liberté" - qui proclamait, avec vues de drapeaux occidentaux emmêlés, "l'union fait la force" - en y ajoutant la phrase "et les coalitions font la guerre". |
LE LETTRISME PAR SABATIERLE LETTRISME JE NE SAIS PA POURQUOI MAIS C'EST UN MOUVEMENT IMPORTANTPERSONELLEMENT EN 1956 QUAND TOUT ETAIT CENTRÉ AUTOUR DE L'ABSTRACTION DE L'ECOLE DE PARIS LES LETTRISTES AVAIENT UN DISCOURS RADICAL (NOUVEAU A TOUT PRIX ) QIUI ME FASCINAIENT BEN POSITIONS DU LETTRISME Par Roland Sabatier Où en est l'art après Dada ? me demande-t-on aujourd'hui encore. Quatre-vingt-dix ans après la naissance de ce mouvement, Il était temps que la question soit posée. Pour sa part, le Lettrisme, qui au milieu de cet après-dada que l'on nomme «art contemporain» et en dépit de l'influence qui lui est reconnue reste encore relégué à une place des plus modestes, avait déjà tranché cette question, dès la fin des années 40, avec les publications d'Isidore Isou, Introduction à une nouvelle poésie et à une nouvelle musique (NRF, 1947) et Mémoires sur les forces futures des arts plastiques et leur mort (Ur n°1, 1950), qui permettaient de cerner avec précision le rôle décisif, ultime, de l'école de Tzara à l'égard de l'histoire de la poésie-à-mots et de la peinture limitée à la représentation, puis, au-delà, de concevoir plusieurs arts nouveaux basés sur des éléments inédits. En fait, faute de discernement créatif, l'expression d'un «art contemporain», qui s'est imposée pour caractériser l'art de notre époque, a toujours été commune à toutes les époques passées; chacune refermait, en même temps et dans la plus grande confusion hiérarchique, les créateurs quintessenciels, destinés à se perpétuer, et une masse de producteurs et d'escrocs intellectuels - en tant qu'ils parvenaient à se faire passer pour des chefs de file - dont les accomplissements imitatifs et dilués reprenaient au fur et à mesure de leur venue les formes inventées ou découvertes auparavant par les grands maîtres. Ainsi, si à la fin du XIXe siècle, l'art contemporain de ce temps comptait l'ensemble des pratiques existantes, pures ou mélangées, offertes par le Primitivisme, la Renaissance, le Romantisme, le Naturalisme et l'Impressionnisme, après Dada et les surréalistes, l'art ,contemporain actuel inclut les mêmes pratiques auxquelles s'ajoutent celles qui se sont manifestées par la suite comme le Fauvisme, l'Expressionnisme, le Cubisme, l'Abstrait, Dada, le Surréalisme et le Lettrisme. En ce sens, du point de vue de la créativité, qui seule, ici, nous occupe, et compte tenu de la difficulté de concevoir des représentations originales - ce qu'atteste l'existence des écoles destructrices modernes -, l'art actuel dans lequel des « savants » s'acharnent à « voir » quatre-vingt-dix groupes ou écoles, est devenu le dépotoir vulgaire, bête et dégénéré d'à peine la douzaine de formes découvertes et imposées depuis deux mille ans par l'histoire des arts qui se perpétuent, chacune, à travers seulement une dizaine de représentants fondamentaux. L'accumulation du passé supérieur, riche de ruptures et surgie de la chronologie organique, se retrouve, aujourd'hui, dans la plus grande ignorance de ce passé, offerte indifférenciée, sur un même plan et sous des formes imitées, étalée et louée sans hiérarchie ni discernement au nom de la démagogique liberté de l'art et des artistes. Loin d'être libre, l'art reste prisonnier et dépendant de son histoire qui ne peut être refaite. C'est dans ce contexte, toujours débordant et devenu écrasant du fait de son soutien par les institutions gouvernementales, que les artistes du groupe lettriste tentent de faire valoir une voie nouvelle, capable, au-delà de Dada et du Surréalisme, d'assurer la continuité de l'authentique processus créatif. Les conceptions de ce mouvement, né en 1945 à l'initiative d'Isidore Isou, s'appuient sur La Créatique ou la Novatique par l'emploi de laquelle il a pénétré progressivement la plupart des territoires de la Culture - l'économie, la psychologie, l'ensemble des arts, etc. -, dotant progressivement chacun de définitions et de prolongements neufs qu'exploreront à la suite de leur promoteur différents créateurs dans le cadre d'une oeuvre personnelle. Dans les seuls arts plastiques - envisagés comme le foyer fondamental des formes de l'ensemble des arts visuel -, la part du Lettrisme va se constituer, dès 1945, à partir de la peinture lettriste, fondée sur la lettre latine, pour embrasser, dès 1950, avec l'hypergraphie, l'ensemble des signes concrets de la communication, puis, en 1956, avec l'art infinitésimal ou l'esthapéïrisme, l'intégralité des réalités virtuelles et imaginaires. Cet élargissement du champ esthétique visuel atteindra son apogée, en 1992, avec l'excoordisme ou le téïsynisme, qui marque l'exploration illimitée des valeurs coordonnées et étendues de la totalité des éléments à la fois immenses et minuscules. L'apport de ces quatre nouvelles structures formelles se complétant, en 1952, sur le plan para-esthétique des supports et de l'outillage, de la méca-esthétique, puis, en 1960, par l'apport du cadre supertemporel, qui régit les modalités de la participation du public à l'oeuvre d'art. Cette étendue, de plus, se soutient d'une esthétique inédite qui objectivise les différents secteurs de l'art, redéfinit ses composants, multiplie ses possibilités rythmiques et enrichit ses thématiques, notamment à travers les situations inédites induites par les apports du Lettrisme dans les secteurs complémentaires de la culture. On ne peut saisir l'importance et l'intérêt de cette somme si on l'envisage à l'aune de l'histoire passée de l'art plastique - à l'issue de laquelle, après Dada et le Surréalisme, les différents volets du Lettrisme ne représenteraient que des écoles supplémentaires -, et, à plus forte raison, à celle des différents groupes constitutifs de ce que l'on nomme «l'art contemporain», même si ces derniers ont surgi après sa venue, souvent en s'inspirant de lui. Les propositions du Lettrisme dans la peinture et, d'une manière plus large, dans l'ensemble des arts visuels où elles se retrouvent, n'ont leur égal ni dans le passé ni dans le présent de cet art. La raison tient au fait que les différentes parties de l'ensemble inédit, caractérisées par des fondements formels spécifiques, représentent, chacune, un art nouveau, aussi complet, aussi dense et aussi riche en possibilités d'expressions originales que la totalité de l'art pictural antérieur, incarné, de Duccio à Duchamp, par l'histoire séculaire de la représentation de l'objet figuratif. C'est dire, là, que le « Lettrisme », à partir d'un apport premier, lui-même dépassant l'acquis - à savoir les écoles de Tzara et de Breton -, se dépasse lui-même en toujours de nouveaux apports. La continuité créatrice qui, par le passé, s'accomplissait par plusieurs, avec le Lettrisme et ce qui le prolonge, elle devient le fait d'un seul - accompagné de ses disciples eux-mêmes pris dans l'accélération même de cette évolution. Complexité donc, du fait de la pluralité des nouvelles disciplines formelles proposées et, également, de celui de la diversité des propositions contenues dans chacune. Ceci expliquant la déroutante absence d'unité des styles de leurs réalisateurs et la présence constante, tout aussi déroutante, d'une multiplication de styles chez chacun; tous souhaitant s'approprier, par des apports personnels, multiples et dissemblables en tant qu'ils peuvent être constructifs et destructifs, plusieurs «moments» de la diversité du déploiement formel attendu. Cette nécessité évolutive, constitutive des beautés et des anti-beautés résultant de l'agencement des composants esthétiques et constatée a posteriori dans le passé des disciplines formelles, a été mise en évidence par Isidore Isou, dès 1947, dans Introduction à une nouvelle poésie et à une nouvelle musique . Reprise dans Esthétique du cinéma (1952), elle formule que «toute expression esthétique prend deux voies qui se succèdent irréversiblement. On découvre premièrement l'enrichissement de l'élément et de ses combinaisons stylistiques et ensuite son dépouillement jusqu'à sa destruction. La première phase de cette loi objective des techniques porte le nom d'amplique; la seconde phase s'appelle ciselante.» Ainsi, on peut considérer que, dans un premier temps, l'art s'extériorise et se développe au nom d'une anecdote ou d'un but extrinsèque, constituant ses sections organiques, ses structures générales et ses rythmes harmonieux; ensuite, il renonce à son anecdote épuisée pour s'intérioriser dans ses particules propres qu'il réorganise en des assemblages de plus en plus denses, en des associations brisées et discordantes qui aboutiront à l'anéantissement de l'ensemble de ses valeurs. Au terme de cette finalité négative, résultant de plusieurs vagues successives de retranchements, l'esthétique se découvre à la fin égale à ce qu'elle était à l'origine: son objet concret, donné primitivement comme objet-à-représenter se retrouve comme simple objet-présenté - le ready-made. Dans leur champ respectif, Tzara proposait son «n'importe quoi» poétique, Russolo son «brouhaha», Joyce sa phrase «sans phrase». A cela, les arts nouveaux dévoilés par le Lettrisme, eux aussi, viendront. Au-delà de ces morts formelles, seuls subsistent des métiers. Ils sont artisanat, industrie, production répétitive des techniques de loisirs, divertissements, décoration, et non plus Art. Ce que, pour se moquer, l'on nomme « pompiérisme » est l'expression de cette déchéance. Il convient de comprendre que loin d'être l'apanage du seul Classicisme, il l'est de tous les mouvements créateurs. Tous génèrent leurs propres pompiers, à commencer aujourd'hui par Dada dont les poursuivants innombrables, depuis la fin des années cinquante, croient se sauver du déjà-fait novateur par l'adjonction à leurs réalisations de justifications thématiques - nationalistes, sociologiques ou mystiques -, comme auparavant les abstraits tardifs croyaient se garantir de la banalité en plaquant des matières sur les formes géométrisées. C'est cette fin burlesque qui est la fin d'un art déterminé, et non celle de l'Art - de tous les arts -, comme certains se sont complu à le laisser accroire. La « loi de l'amplique et du ciselant », en son aboutissement à cette issue fatale, permettra au Lettrisme de constater cette fin dans l'art plastique, la poésie et la musique ou le roman; il la concevra de toutes pièces dans certains arts laissés en arrière, comme le théâtre, le cinéma, l'architecture, ou la chorégraphie. Cette loi, c'est à ne pas l'avoir « vue » que s'est constituée pour s'éterniser plus qu'il ne le fallait la réaction néo-dadaïste, elle-même dénoncée comme plagiat par d'autres qui, accrochés à la « situation » et dans le culte exclusif du «détournement» généralisé et de la «dérive», s'affirmaient supérieurs à eux, alors qu'ils ne faisaient pas mieux. Hegel et sa formule abstraite, extra esthétique, qui, persuadé que le domaine de la Beauté cesse, à un moment, d'être «la forme la plus élevée sous laquelle la vérité affirme son existence», décide la finitude artistique pour laisser la seule philosophie rendre compte de cette vérité. Contre lui, Isou et le Lettrisme maintiennent la Philosophie et les Arts à leur place nécessaire pour, par la Créatique, contraindre la première à évoluer, et, par sa trouvaille de nouveaux objets, assurer, avec des éléments inédits et sous d'autres appellations, la continuité nécessaire de l'organisation formelle. La loi constatée n'est propre qu'aux arts et, à chacun d'eux, elle a l'obligation de s'appliquer, faute de quoi on ne saurait parler d'art, mais d'autre chose: de science, de théologie, de philosophie ou de technique. Les créations formelles du Lettrisme n'échappent pas à cette règle. C'est de l'inscription dans ces codes et dans le respect des différents rythmes formels qu'ils exigent - primitifs, classiques, romantiques, puis concentrés, hermétiques et destructifs - que ses créations sont parvenues, avec leurs moyens propres, à se constituer. A l'intérieur de ce champ de dévoilement formel et de respect de ce qui lui échappe, après Dada et le Surréalisme, les seuls arts plastiques futurs ne pourront être que lettristes, hypergraphiques, esthapéïristes ou infinitésimaux et excoordistes - ou rien. Et, s'il faut absolument traduire l'évolution de l'art plastique par l'image d'un tas, proposons, au moins, un tas cohérent capable, par son entassement et la nature des groupes envisagés, de rendre compte de la vérité créatrice, organique et historique, de cette évolution. Contre le « tas poubelle » proposé comme emblématique de cette manifestation et qui n'offre qu'un déversement invertébré, non structuré et confusionniste, je propose les multi-tas novateurs superposés, qui permettent de comprendre les sources, le sens et les contenus réels de ce qui compose « l'art contemporain ». Roland Sabatier |
LA PANSEMIOTIQUEENFIN UN TEXTE COMPREHENSIBLE POUR COMPRENDRE CEUX QUI NAVIGUENT DANS DEUX UNIVERS A LA FOISLA PANSEMIOTIQUE Pour faire simple, disons que la Pansémiotique est une extension de la sémiotique à la totalité des signes contenus dans l'univers. Selon la pansémiotique, tout est signe et tout a sens. La pansémiotique est le langage même des signes chargés par le surréel (ou l'inconscient) de signification cachée à destination de la conscience. Le surréel ne cesse jamais de produire des signes perceptibles dans des objets, des êtres ou des événements du réel et à travers leurs rapports : les coïncidences. Ces signes parfois porteurs d'un sens premier évident sont également porteurs d'une signification cachée qui est celle du sens même du cosmos. La conscience navigue donc dans une forêt d'analogies et de coïncidences auxquelles la pansémiotique prête une pertinence. Ces confuses paroles chuchotées à nos-oreilles éveillent-un -monde foisonnant et-merveilleux. 1tgît doTide rechercher ces significations dissimulées par les apparences du réel, de retrouver le sens au delà de l'absurdité apparente... DALIGAND L'art pansémiotique ou l'arpent sémiotique Ma conscience se faufile dans une forêt d'analogies auxquelles je prête une pertinence. Cette phrase de Raoul Vaneigem (in Journal imaginaire - ed. Le Cherche Midi - mars 2006) résonne comme en écho au poème Correspondances de Charles Baudelaire: La Nature est un temple où de vivants piliers Laissent parfois sortir de confuses paroles; L'homme y passe à travers desforêts de symboles Qui l'observent avec des regards familiers. Mais aujourd'hui, c'est l'homme qui observe ces forêts de symboles d'un regard familier et qui cherche à décrypter ces confuses paroles. Raymond Hams excellait dans cet art, mais d'autres aventuriers se sont exercés, par différentes voies, à percer ces mystérieuses coïncidences, ils restent les phares de l'art pansémiotique qui s'est donné pour objectif d'avancer encore sur ce chemin. Lorsqu'en l992jdécouvris unportraitde du Château de Versailles, je ne crus pas un instant qu'il s'agissait d'une simple coïncidence et je m'efforçais d'y trouver une signification. Ainsi, l'arpent sémiotique se découvre chaque jour à nos yeux étonnés. La quête du sens au-delà des apparences est donc ce nouveau Roman de la Table Ronde que les pansémiotes ont entrepris d'écrire. Daniel Daligand |
PETITE PRISE DE POSITION DE BENDADALE FUTURISME LE SITUATIONISME LE LETTRISME LE SUPRÉMATISME LA PANSEMIOTIQUE ETC TOUS CES MOUVEMENTS ONT QUELQUE CHOSE EN COMMUN, ILS ONT TOUS CHERCHE A FAIRE REPARTIR L'ART DE ZÉRO... REDEFINIR LES RÉGLES. QUESTION : ONT-ILS RÉUSSIT ? RÉPONSE : NON. POURQUOI ? À CAUSE DE L'EGO ! DISCRET OU PAS, DÉTACHÉ OU PAS, L'EGO DEMEURE TOUJOURS PRESENT ET C'EST CET EGO LÀ QUE J'AURAIS AIMÉ QUE L'ART REMETE EN QUESTION LE PEUT-IL ? RÉPONCE : NON. POURQUOI ? PARCEQUE JE SUIS COMME TOUT LE MONDE, UN ÉGOISTE. |
La PansémiotiqueJe vous conseille de vous abonner à PAN. Parce que si je vous fais un commenatire, il m'écriront pour me dire que je n'ai rien compris.ceci étant, c'est un mouvement sui, entre autre, que Mickey est Dieu. |