INDIVIDUS - INDIVIDUS BRUNO - 2002-11-03


Bruno m'avait plusieurs fois dit : Ben il faudra que tu viennes un jour à Mons. Alors voila, j'étais à Mons, mais Bruno n'était plus là, la chapelle ressemblait à un Pelassy super baroque
il y avait beaucoup de monde tous ses amis de Nice et tout le village étaient venus
j'aurais bien voulu filmer l'enterrement mais j'ai pas osé
sa tombe était recouverte par dela ses limites de fleurs rouges, blanches de tournesols, comme un jardin et les bouquets n'arrêtaient pas d'arriver de la recouvrir de couleurs et de parfums Bruno s'est battu jusqu'au bout contre la mort et il a battu la mort. Il a, dans toute son oeuvre à la manière de Goya et d'Arrabal, pris la mort par les cornes pour la vaincre. J'ai pour preuve chez moi au plafond une oeuvre de Bruno " Viva la muerte"
Son nouveau n'était pas un nouveau à la mode ou un nouveau suivant une tendance mais un nouveau qu'il ne pouvait empêcher d'être dans tout ce qu'il faisait, dans ses robes, ses bijoux, sa façon d'être, tout était différent. Il n'avait rien de tiède. Rien de cette avant garde aseptisée style Villa Arson. Sans vouloir vexer les autres si on m'avait posé la question : qui est le plus original ? j'aurais répondu : Bruno Pelassy. Bruno vivait intensément. Il était revenu de Croatie en désirant y retourner. Il voulait que je le filme debout sur le mat, traversant la mer, je n'avais pas bien compris mais je sentais qu'il y tenait. Quand je lui ai proposé un film sur la vérité : c'est ma vérité m'a-t-il dit il faut que tu filmes ça.
J'attends avec impatience la rétrospective qu'il mérite. On y découvrira (pour ceux qui ne le connaissaient pas ce sera une surprise) un artiste poète, cinéaste, paranoïaque, érudit et viscéralement différent des artistes d'aujourd'hui (ben 2002)


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