NICE - CULTURE - BEN ET LES TRAMWAYS - 2006-07-19

JE N'AI RIEN A CACHER VOICI DONC MON PROJET D'INTENTION POUR LE TRAMWAY DE NICE

En descendant du tramway ou en l'attendant,MES inscriptions portent deux intentions :
- Rendre les gens de bonne humeur , les faire sourire, accompagner leur trajet.
- Les faire réfléchir, s'interroger , ouvrir sur un questionnement .
C'est la force des mots, c'est le sens qui va primer sur le graphisme .
Pour moi l'art depuis Duchamp et Cage est une porte ouverte sur la vie. Dans la mesure où tous ces panneaux sont à considérer comme de véritables oeuvres d'art elles s'inscriront dans un rapport d'art contemporain qui s'adresse à un public mixte et de passage et induiront une volonté de s'interroger sur l'art lui même.
Exemple de texte : » Comment savoir si c'est de l'art ou pas ».
Le public s'interroge alors sur les limites de l'art.
Toutes générations confondues, mes textes s'adresseront autant aux jeunes qu'aux anciens.
Etant à Nice, je pense qu'il faut proposer également des phrases en Niçois pour rappeler qu'il y a une langue, une culture et qu'elle existe
au quotidien.Retenons donc que :
La bonne humeur soustend tout le projet.
La reconnaissance qu'il s'agit d'une oeuvre de Ben doit être immédiate.
Le questionnement sur l'art reste omniprésent.
( J'ai toujours été satisfait lorsque j'entends des gens me dire : je suis rentré à la maison et ton tableau vu au musée a suscité une discussion)
De temps à autre, à condition que ces citations s'inscrivent dans l'esprit et le questionnement de mon projet, j'ai peut-être l'intention de proposer des citations d'autres auteurs écrites avec mon graphisme mais portant la signature de l'auteur ( Duchamp, Cage, Picabia ...) en caractère typographiques.
Je me souviens que dans les années 60, à mon retour d'un voyage de New York, ce que j'ai rapporté avec moi et qui m'a le plus marqué, ce n'était pas l'image de tableaux vus, mais deux ou trois phrases ( celle d'Andy Warhol par exemple : « Dans l'avenir on a tous droit à quinze minutes de gloire « ou de John Cage : « Il se passe toujours quelque chose ».)
Sur le plan technique, plus y il a de phrases, plus le message passera.
Si nous répétons la même phrase dans chaque station, ce sera moins léger, une forme de répétition frôlant l'exercice de style. Le choix d'intervenir sur le projet avec 152 textes sur les 21 stations pose pour moi la difficulté d'une réflexion sur un minimum de 600 textes desquels nous extrairons 152 phrases.
C'est le sens des mots, la magie des mots et non la répétition qui véhiculent la dynamique du projet. Le choix d'un certain nombre de textes sous la forme de questions va dans ce sens. (exemple : « Comment savoir si c'est de l'art ? » ou « De quoi avez-vous peur ? » ou « Le laid peut-il être beau»)
Je suis fier de ce projet dans la mesure où j'ai le sentiment qu'une oeuvre formelle s'oublie plus facilement qu'une oeuvre que les gens peuvent s'approprier. Garder en soi une citation comme autant de fenêtres ouvertes sur un art contemporain qui alimente la pensée.

Ben
Mars 2006



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