POLITIQUE FRANCAISE - fev 2002 la delinquance et les ethnies (analyse) - 2002-02-10


LA DELINQUANCE
C'est reparti on nous reparle de la violence. Mon analyse diffère de celle des médias.
Je pense qu'une grande partie de la violence urbaine à laquelle on assiste en ce moment est en relation (cause à effet) avec la situation internationale de conflits entre les nations occidentales et le tiers monde (guerre du Golfe, Palestine, guerre d'Algérie, Afghanistan).
Inconsciemment ou consciemment ces actes se nourrissent d'une excuse et d'une légitimité d'opprimés qui considèrent que leurs actes de révolte et de violence sont de la légitime défense envers un pouvoir impérialiste qui opprime et fait souffrir ailleurs dans le monde les membres de leur communauté culturelle.
Une telle affirmation semble, au premier abord, incongrue surtout que ces jeunes ne revendiquent jamais l'acte politique
et n'ont pas l'air de lire Le Monde Diplomatique etc
Je pense que pour passer de l'étape du jeune qui regarde, qui a envie de mettre le feu à une voiture à celui d'un jeune qui met effectivement le feu à une voiture il y a un fossé à franchir qui réclame, de la part du jeune ou de la bande dont fait partie le jeune, un moment où il se dit à lui-même j'ai raison de le faire c'est juste. Donc, dans son inconscient, brûler une voiture, s'en prendre aux pompiers, c'est attaquer l'ennemi qui attaque son peuple et fait ainsi partie d'une réponse à l'oppresseur. Ce geste devient un combat légitime.
Mon analyse est qu'à partir de 12 ans, ces jeunes issus de cultures immigrées et même, pour certains, de cultures minoritaires territoriales sont des plaques sensibles au monde extérieur. Ils regardent la télé , sont au courant de la politique internationale, sont beaucoup plus proches de leur culture qu'on aimerait le faire croire et surtout, ressentent l'humiliation de leurs parents, de leurs peuples, de leurs cultures.
Pour savoir si mon analyse est correcte il faudrait que ces fameux observatoires de la violence dont on nous parle, nous disent de quelles origines sont les jeunes qui commettent les délits, et pas seulement quels sont les délits et où ils sont commis.
Cette analyse, que le pouvoir et les médias
refusent de prendre en compte, est une donne du problème et qu'on le veuille ou pas, sa solution en dépend.
Si, au Québec, ils ont su arrêter l'échec scolaire c'est en prenant en compte des origines des élèves.
Il ne s'agirait pas de créer une situation d'exclusion mais au contraire de voir si à partir de la reconnaissance des identités et de leur respect on ne pourrait pas désamorcer la violence.


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