LUXEMBOURG

Grand Duché du Luxembourg
Capitale : Luxembourg
Superficie : 2 586 km2
Population : 400 000 hab.

Un des plus petits États européens par sa superficie et sa population, le Luxembourg est un peu comme un land allemand qui roulerait pour son compte.

Analyse (1994)

Sa population autochtone qui pratique largement la variété locale de moyen-francique, dialecte allemand de Rhénanie, fait partie de ces peuples germaniques à la périphérie des Allemands proprement dits : Autrichiens, Sud-Tyroliens, Suisses alémaniques, Alsaciens-Mosellans. L' histoire tourmentée de ceux-ci les détourne de l'Allemagne alors que les liens de la langue, de la culture et leurs intérêts économiques les en rapprochent intensément.
De par sa situation géographique qui en fait un lieu de confluence entre les ethnies allemande, française et néerlandaise, le Grand Duché a de tous temps été la proie des États voisins plus puissants.
C'est seulement en 1867 qu'il accéda à la souveraineté internationale. Envahi à deux reprises par les armées allemandes au cours des deux Guerres mondiales, sa personnalité juridique est toutefois bien assise. Il fut dans le cadre de l'union douanière du Benelux, un précurseur de la construction européenne. Hier, la sidérurgie, comme aujourd'hui, sa situation d'éminente place-forte bancaire internationale lui garantissent une enviable situation.
L'afflux de populations de l'Europe du Sud qui a suivi et accéléré le développement économique de l'après-guerre n'a jusqu'il y a peu, pas suscité de problèmes véritables. Représentant le quart des habitants du Grand-Duché, ces méridionaux, de tradition catholique comme les indigènes, se sont bien intégrés au pays. La florissante situation économique de celui-ci à laquelle ils ont contribué, y est sûrement pour quelque chose.

Perspectives et propositions

Dans les décennies à venir, le Luxembourg pourrait être amené à jouer un rôle auquel tout le destine sans qu'il ne le souhaite probablement.
L'inéluctable éclatement de la Belgique va créer une espèce de vide géopolitique que viendront rapidement combler les tendances centripètes naturelles des ethnies : l'union de la Flandre aux Pays-Bas s'imposera logiquement; celle de la Wallonie à la France, également.
Que deviendront dans ce contexte, les zones germanophones de Sankt-Vith et d'Arel/Arlon présentement englobées dans la Wallonie ? Leur rattachement au Luxembourg paraît aller de soi.
La zone d'Arel appartient à la province du Luxembourg belge qui fut, en 1831, incorporée à l'État belge naissant. Ce ne serait qu'une légitime marche arrière à condition qu'on s'en tienne à une stricte définition ethno-linguistique, cette région germanophone ne couvrant qu'un sixième environ de la province de Luxembourg.
En 1918, le canton allemand de Sankt-Vith fut détaché de l'Allemagne (avec ceux d'Eupen et Malmédy) et concédé à la Belgique, au titre des réparations de guerre. Les conditions de son retour à l'Allemagne étant loin d'être mûres, le rattachement au Grand-Duché s'imposera comme un moindre mal.
En contre-partie minime, le Luxembourg devrait se défaire des villages francophones de Bohey, Doncols et Soulez situés au voisinage de la ville wallonne de Bastogne.
L'ensemble de ces mesures, pour le moment théoriques, sera seul de nature à assurer dans la clarté et la justice, une issue positive au divorce entre les trois ethnies appelées à saborder l'artificielle Belgique.
Est-il nécessaire de rappeler que ces mêmes ethnies néerlandaise, française et allemande sont le coeur battant de l'Union européenne? Le rééquilibrage de leur poids respectif sera à l'avenir, un des enjeux les plus importants de la construction européenne. Il faut déjà l'envisager et donc considérer avec intérêt, l'immense service que rendrait à ce titre, l'accroissement territorial du petit Luxembourg.
A une échéance beaucoup plus lointaine, on peut envisager l'aggrégation à cet État des régions limitrophes, allemande de l'Eifel, française (mais de parler allemand francique) de l'arrondissement de Diedenhofen/Thionville. Car il est fondé de songer à l'apparition, ultérieurement, d'une fédération des terres de langue allemande.

Conclusion

Lorsque le clivage Allemands/Bas-Allemands aura débouché sur une réalité politique nouvelle impliquant la séparation, lorsque les tendances impérialistes de l'État allemand et ses abcès de fixation auront disparu, alors la véritable Allemagne pourra naître.
Linguistique, culturelle, démocratique et fédérale, celle-ci associera à la Rhénanie et à la Bavière, des régions historiques et naturelles comme le Tyrol ou le Luxembourg agrandi.
Européen sincère, bilingue et bi-culturel presque naturellement, sans complexes d'infériorité ni de supériorité, le Luxembourg à taille humaine est le sésame obligé d'une intégration continentale plus organique, plus juste et plus démocratique.

Jean-Louis Veyrac 1994

Voir aussi :
cartes de l'Europe et de la Belgique, Allemagne, Belgique, France, Pays-Bas

tableau des populations, ethnies, langues, religions

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